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Tensions croissantes à la Fête de l’Humanité : divisions à gauche

by Sara
France

Fête de l’Humanité, tensions, Insoumis, socialistes, union gauche : les débats de la journée de samedi 13 septembre ont mis en lumière des divisions marquées au sein de la gauche, les Insoumis accusant notamment le Parti socialiste de se compromettre avec la macronie.

À la Fête de l’Humanité, échange âpre entre Insoumis et socialistes

Sur la scène de la Fête de l’Humanité se sont succédé des responsables politiques de différentes familles de gauche : le premier secrétaire du PS Olivier Faure, la cheffe des écologistes Marine Tondelier, le président du groupe Gauche démocrate et républicaine Stéphane Peu, l’ex-insoumis François Ruffin et le député LFI Hadrien Clouet. LFI a vivement critiqué le PS, lui reprochant d’avoir été « prêt à gouverner en faisant des compromis » avant la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon.

Olivier Faure à la Fête de l'Humanité, 13 septembre 2025
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, le 13 septembre 2025, à la Fête de l’Humanité. (IAN LANGSDON / AFP)

Les invectives ont pris des formes directes sur les réseaux sociaux et sur place : on a entendu parler de « chasse aux traîtres », d’« union bourgeoise » et de « trahison ». Le ton traduit une défiance installée entre parts de l’électorat et dirigeants de La France insoumise et du Parti socialiste.

Du côté communiste, le député Stéphane Peu a lancé une mise en garde contre ces divisions « inconséquentes », appelant à se concentrer sur « l’essentiel » et pas sur « l’accessoire ».

Déplacements, annonces et réactions autour du gouvernement

En parallèle des débats à la Fête de l’Humanité, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu effectuait son premier déplacement à Mâcon (Saône‑et‑Loire), axé sur la santé. Il a déclaré : « J’ai souhaité ce déplacement sur la santé, car c’est une préoccupation des Français. Il y a un déclin, en dépit des efforts, le sentiment que c’est de plus en plus dur ». Il a ajouté : « Je ne vois pas comment on peut attendre 2027 » pour régler certaines questions sanitaires.

Le chef du gouvernement a annoncé vouloir proposer la création d’ici 2027 d’un « réseau France Santé », sur le modèle de France Services, afin de garantir une « offre de soins de proximité, une offre de santé (…) à 30 minutes [maximum] de chez vous ». Dans le cadre de ce réseau, il propose la création de 5 000 maisons de santé pour renforcer l’accès aux soins de proximité.

Sur le plan budgétaire, le contexte est tendu. L’agence de notation Fitch a dégradé la note souveraine de la France de « AA- » à « A+ », décision justifiée par l’agence en raison d’une instabilité politique et d’incertitudes budgétaires. Le patron des Républicains et ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a mis la pression sur le gouvernement et a écrit sur le réseau social X que cette dégradation sanctionne « des décennies d’errance budgétaire ». Il a aussi estimé que ce que proposent les socialistes pour réduire le déficit « ne fera que tout aggraver ».

Face à ces contraintes, Sébastien Lecornu cherche un compromis pour faire adopter le budget 2026. Le chef du gouvernement pourrait s’appuyer sur le plan de son prédécesseur, François Bayrou, en écartant les mesures les plus controversées, comme la suppression de deux jours fériés. L’hypothèse d’une réouverture du « conclave » sur les retraites semble, selon les interlocuteurs cités, abandonnée, les partenaires sociaux refusant de le rouvrir.

Positions des partis et appels à la mobilisation

Plusieurs responsables ont pris la parole depuis la Fête de l’Humanité et les événements politiques de la semaine. Olivier Faure, pour le PS, a estimé que redresser la France pouvait se faire « dans la justice sociale », « sans jamais avoir besoin de toucher à celles et ceux qui ont tant de mal à boucler leurs fins de mois ». Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a averti le nouveau gouvernement : « S’il le faut, nous appuierons sur le bouton de la censure » et a invité à être « très nombreux » lors de la journée de mobilisation prévue le 18 septembre pour exprimer des revendications.

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a également commenté la situation politique en estimant que Sébastien Lecornu « n’a pas de majorité » et que la rupture à engager pourrait être difficile pour lui. Ces déclarations illustrent la fragilité de la majorité et les tensions entre les forces politiques qui se manifestent publiquement.

Sur la scène de la Fête de l’Humanité, l’image dominante reste celle d’une gauche divisée, où les débats publics et les invectives mettent en question la possibilité d’une union durable entre les différentes familles de la gauche.

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source:https://www.franceinfo.fr/politique/gouvernement-de-sebastien-lecornu/direct-nomination-de-sebastien-lecornu-le-premier-ministre-se-rend-en-saone-et-loire-pour-un-premier-deplacement-consacre-a-la-sante_7489816.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

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