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La Russie en récession : baisse du PIB et tensions économiques

by Sara
France

La Banque de Russie a abaissé son taux directeur à 17 % vendredi, alors que ses propres données ont montré une contraction du PIB cette année, ravivant les interrogations sur la Russie, récession, PIB, économie, sanctions.

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La banque centrale a réduit son taux de référence d’un point de pourcentage, le faisant passer à 17 %, marquant la troisième baisse depuis juin. Les taux d’emprunt très élevés avaient contribué à freiner l’inflation, mais ils pèsent également sur une économie mise sous tension par la guerre.

Malgré un graphique publié par la banque centrale montrant une contraction séquentielle du produit intérieur brut au premier et au deuxième trimestre — ce qui correspond à la définition d’une récession technique — la gouverneure Elvira Nabiullina a rejeté l’idée que la Russie soit en récession, en soulignant d’autres données plus favorables.

“We do indeed have a cooling of the economy. This is natural when coming out of overheating, when production capacity must catch up with demand,” she said at a news conference.

Elle a cité l’emploi, le revenu réel, la demande des consommateurs et la production industrielle comme indicateurs témoignant d’une résistance relative.

PIB en baisse au premier et au deuxième trimestre : lecture et réactions

Le tableau de la banque centrale a montré que le PIB s’est contracté sur une base séquentielle au premier et au deuxième trimestre, situation décrite comme une récession technique. Plusieurs responsables et institutions ont de leur côté exprimé des inquiétudes.

En juin, le ministre de l’Économie Maxim Reshetnikov a averti que la Russie était “on the brink” of a recession. Oxford Economics a également estimé que la Russie était au bord d’une récession. Le directeur général de Sberbank, German Gref, a jugé pour sa part que l’économie était en “technical stagnation”, après des avertissements répétés en juillet et en août selon lesquels la croissance était proche de zéro.

Effets de la guerre sur le marché du travail et l’inflation

Le Kremlin injecte d’importantes ressources financières dans son effort de guerre en Ukraine, avec des usines tournant à haut régime pour produire des armements et des incitations financières massives pour recruter de nouveaux soldats. Ces mesures ont provoqué des pénuries de main-d’œuvre, alimentant l’inflation.

Face à ces tensions, la banque centrale avait porté ses taux jusqu’à 21 % l’an dernier. Depuis, les signes de fragilité se multiplient : des banques russes ont tiré la sonnette d’alarme sur un risque de crise de la dette, les taux élevés pesant sur la capacité des emprunteurs à rembourser leurs prêts.

Récolte dégradée, recettes pétrolières en recul et réserve budgétaire

La Russie, malgré son rang d’acteur agricole majeur, subit une récolte catastrophique cette saison, ce qui exerce une pression supplémentaire sur l’activité économique et sur les comptes publics. Parallèlement, les recettes tirées du pétrole et du gaz — principale source de revenus pour l’État — se sont effondrées cette année, en raison de prix du brut bas et d’un renforcement des sanctions occidentales.

Pour combler les déficits budgétaires, Moscou puise dans ses fonds de réserve, dont l’épuisement est envisagé pour la fin de l’année. Ces facteurs pèsent sur la marge de manœuvre financière du gouvernement.

Tensions internationales : approvisionnements énergétiques et incidents récents

Sur le plan diplomatique et sécuritaire, les tensions restent vives. Le gouvernement américain et certains dirigeants étrangers ont appelé à réduire les achats de pétrole russe ; dans ce contexte, l’ancien président Donald Trump a demandé aux pays de l’OTAN d’arrêter d’acheter du pétrole russe et de frapper la Chine, grand acheteur de brut russe, par des surtaxes secondaires pouvant aller jusqu’à 100 %. Il a écrit : “China has a strong control, and even grip, over Russia,” ajoutant que des tarifs puissants “will break that grip.”

Les pourparlers liés à un cessez-le-feu n’ont pas progressé après la rencontre entre M. Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Par ailleurs, la Russie a envoyé des drones en Pologne la semaine passée, ce qui a conduit des avions de chasse de l’OTAN à les abattre, accentuant les tensions entre Moscou et l’Alliance.

Impacts immédiats et points à suivre pour l’économie russe

La combinaison d’une contraction du PIB, de taux d’intérêt historiquement élevés, d’une politique budgétaire militaire soutenue, d’une mauvaise récolte et d’une chute des revenus énergétiques crée un ensemble de contraintes fortes pour l’économie russe. Les autorités mettent en avant des indicateurs partiellement robustes, mais plusieurs acteurs nationaux et internationaux parlent d’un risque réel d’affaiblissement durable.

À court terme, les prochaines publications de données conjoncturelles, l’évolution des prix du pétrole et la trajectoire des réserves publiques seront des éléments déterminants pour évaluer la profondeur et la durée de la contraction économique.

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source:https://fortune.com/2025/09/13/russia-economy-recession-gdp-q2-q1-central-bank-rate-cut/

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