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Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté les grandes lignes de son action, en privilégiant le dialogue social et le financement des services publics. Dans un entretien publié après un déplacement à Mâcon, il a réaffirmé qu’il n’avait pas l’intention de supprimer deux jours fériés et qu’il visait un réseau national de soins pour améliorer l’accès à la santé. « J’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés », a-t-il déclaré, et il a insisté sur la nécessité de trouver des ressources sans sacrifier l’emploi et les services publics. Il a aussi évoqué une méthode de travail fondée sur la négociation avec les partenaires sociaux et sur une discipline budgétaire pour 2026 et 2027. Enfin, il a annoncé des consultations dès la semaine prochaine en vue d’un grand acte de décentralisation et de clarification des pouvoirs de l’État.
Lecornu renonce à supprimer 2 jours fériés et vise le budget des soins
Dans les détails, le Premier ministre a précisé qu’il privilégiait des ressources pour financer un réseau « France Santé » et améliorer l’accès aux soins. Il a répété qu’il ne cèderait pas sur le budget nécessaire pour tenir les engagements publics, tout en cherchant des marges de manœuvre par le dialogue et la réforme. « Ce sera difficile mais nécessaire pour donner un budget au pays », a-t-il expliqué, en référence à l’impasse budgétaire et aux contraintes européennes. La gauche républicaine est sollicitée pour une discussion parlementaire moderne et franche, tout en avertissant que tout pacte avec le RN n’a pas de sens. Le président du Medef Patrick Martin a mis en garde contre une « grande mobilisation patronale » possible si les impôts des entreprises augmentent.
Sébastien Lecornu reste également très prudent sur une autre demande du PS, le renoncement à l’article 49.3. Il préfère ne pas l’utiliser mais ne veut pas se démunir d’emblée de cet outil constitutionnel pour faire adopter le budget.
Au chapitre des ruptures, le Premier ministre a également annoncé l’ouverture « dès la semaine prochaine » de consultations en vue d’un « grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». « Il faut que l’on définisse ce qu’on attend de l’État, au moment où les attentes seront de plus en plus fortes notamment sur le régalien », a-t-il noté, n’écartant pas la fusion ou la fermeture d’agences gouvernementales.
Décentralisation et justice fiscale: consultations et clarifications à venir
Sur le volet institutionnel, Lecornu a annoncé l’ouverture dès la semaine prochaine de consultations en vue d’un « grand acte de décentralisation, de clarification et de liberté locale ». Il a évoqué la nécessité de définir ce qu’attend l’État et n’a pas exclu la fusion ou la fermeture d’agences, tout en examinant les réorganisations possibles. Sur le plan fiscal, il a dit vouloir travailler sur des « questions de justice fiscale » et a mis en garde contre une solution qui fragiliserait les entreprises, tout en appelant à préserver le patrimoine professionnel comme levier de croissance.
Sur le 49.3, il a précisé qu’il préférait ne pas l’utiliser mais ne se priverait pas d’un outil pour faire adopter le budget si nécessaire, ce qui laisse la porte ouverte à des scénarios parlementaires complexes.
Réactions et enjeux pour la majorité et l’opposition
Les réactions publiques se multiplient. À la Fête de l’Humanité, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a réagi en estimant qu’il « va falloir davantage pour répondre à la colère et à l’exaspération des Français ». La secrétaire générale de la CGT a de son côté vu la non-suppression des jours fériés comme « une première victoire ». Dans le camp des LR, Bruno Retailleau a averti que Fitch a dégradé la dette et a dénoncé des « décennies d’errance budgétaire », tout en rejetant les propositions socialistes qui, selon lui, « ne feront que tout aggraver ». Lecornu doit aussi composer avec ses alliés et chercher à préserver l’équilibre gouvernemental malgré les tensions.