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Analyse de la crise au Moyen-Orient : enjeux et perspectives à Doha

by Sara
Qatar, Israël, États-Unis, pays arabes

La crise au Moyen-Orient s’invite au sommet de Doha, mais les observateurs s’attendent à peu d’effets pratiques : les déclarations de solidarité devraient l’emporter sur des mesures concrètes, estiment plusieurs responsables et analystes cités dans le débat régional.

Sommet de Doha et la crise au Moyen-Orient : attentes limitées

Le sommet prévu à Doha est perçu par certains comme un exercice de solidarité diplomatique plutôt qu’un cadre susceptible de produire des décisions opérationnelles. Depuis la série de sommets arabes et islamiques commencée le 11 novembre, les résolutions se sont souvent traduites par des déclarations publiques sans suivi effectif, rappelle l’article source.

Après l’attaque contre le Qatar, la présidence égyptienne a appelé les pays du monde à « affronter cette violation israélienne flagrante » et à « garantir la mise en cause des responsables » ; pourtant, les États arabes et islamiques ont, par le passé, multiplié des appels internationaux similaires — notamment pour la tragédie à Gaza — sans adopter de mesures économiques ou diplomatiques contraignantes, malgré leurs leviers (échanges commerciaux, circulation aérienne, relations diplomatiques).

L’ambassadeur d’Irak auprès de l’ONU a, au nom du groupe arabe, appelé la communauté internationale à assumer « ses responsabilités juridiques et morales » face aux agressions, tandis que les déclarations du Premier ministre qatari après l’attaque se sont limitées, selon le compte rendu, à demander que Benjamin Netanyahou soit traduit en justice.

Réponses diplomatiques, menaces et limites des actions collectives

Plusieurs éléments laissent penser que les résolutions attendues du sommet de Doha resteront verbales. D’abord, aucune mesure concrète n’a été prise par les membres du Conseil de coopération du Golfe après l’attaque contre le Qatar, y compris parmi les États ayant des liens avec Israël. Aucun retrait d’ambassadeur, gel des relations commerciales ni interdiction de passage des marchandises ou des avions israéliens n’a été recensé.

À la séance récente du Conseil de sécurité, le représentant kuwaitien, prenant la parole au nom des membres du Conseil de coopération, a affirmé :

« Nous tenons Israël pour responsable de cet acte ignoble et de ses conséquences » ; « La sécurité nationale des pays du Conseil de coopération est une ligne rouge » ; « Tout nouvel acte de ce type fera face à des positions collectives plus dures, et à des mesures politiques et juridiques dissuasives dans le cadre des mécanismes internationaux disponibles. »

La teneur de son intervention suggère que la riposte est pensée comme dissuasive à condition d’un nouvel incident, et non comme une réaction immédiate et automatique.

Autre facteur : l’absence d’auto-critique ou de sanction à l’égard d’une éventuelle implication américaine dans l’agression. Le bureau des médias internationaux du Qatar a rejeté un rapport d’Axios selon lequel Doha réévaluerait son partenariat sécuritaire avec Washington et « pourrait trouver d’autres partenaires capables de soutenir sa sécurité si nécessaire », qualifiant l’information de « totalement fausse » et assurant que « la relation de sécurité et de défense du Qatar avec les États‑Unis est plus forte que jamais et continue de croître ». Le diplomate qatari à Washington, Hamad al‑Miftah, a qualifié le dîner organisé entre le Premier ministre qatari, le président Trump et l’envoyé américain Steve Witkoff après l’attaque de « dîner merveilleux ». Le Premier ministre qatari, après une rencontre avec le vice‑président américain Mike Pence, a exprimé « l’appréciation du Qatar pour son partenariat étroit avec les États‑Unis et leur soutien à la souveraineté du Qatar et à ses efforts pour parvenir à la paix dans la région ».

Victimes, aide humanitaire et politique régionale

Bilan humain et arrêt des aides

Les chiffres cités dans l’article soulignent l’ampleur de la catastrophe à Gaza : environ 65 000 morts recensés, hors personnes encore sous les décombres, et 164 000 blessés, selon les autorités de Gaza mentionnées. L’ex‑chef d’état‑major israélien Hertzi Halevi a estimé que le total des tués et des blessés dépasse 200 000 personnes, soit près de 10 % de la population de Gaza. Des données de renseignements israéliens fuitées évoqueraient que plus de 83 % des victimes seraient des civils.

Au-delà des chiffres, la situation humanitaire s’est détériorée : l’article signale la destruction de plus de cinquante tours résidentielles, des efforts israéliens pour déplacer les habitants vers le sud, l’arrêt des livraisons via le passage de Kerem Shalom le 12 du mois, et la mort par famine de 411 personnes — dont 142 enfants — selon les informations citées. L’ONU a averti que l’ensemble de la population de Gaza pourrait être confrontée à la famine d’ici la fin du mois, selon le texte d’origine.

Décisions onusiennes et appel au désarmement

La résolution dite de New York, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite et adoptée à l’Assemblée générale, appelle notamment au désarmement du mouvement Hamas et à son exclusion du pouvoir à Gaza, condamne l’attaque contre Israël et encourage la normalisation entre Israël et les États arabes. Elle a obtenu le soutien de 142 États, dix pays se sont opposés et douze se sont abstenus, parmi lesquels figuraient la Guinée équatoriale (la source mentionne la présence de deux membres de l’OCI parmi les abstentionnaires : le Cameroun et l’Albanie).

Implications pour les États arabes et la sécurité régionale

L’article souligne que l’attaque contre le Qatar et l’élargissement des violations israéliennes vers le Golfe mettent en lumière la vulnérabilité de tous les États arabes. Les menaces publiques visant les pays qui hébergent des responsables des mouvements de résistance — expulsions, poursuites ou actions ciblées — renforcent la perception d’une menace sur la sécurité nationale régionale.

Malgré ces risques, l’analyse fournie note la continuité de comportements étatiques jugés « conciliants » : maintien de relations avec Israël, répression des actions populaires en soutien à Gaza (avec, par exemple, l’interruption d’initiatives de solidarité en Égypte) et adoption de positions internationales appelant au désarmement de la résistance plutôt qu’à son soutien — choix qui, selon l’auteur, reflète la priorité donnée aux intérêts immédiats des régimes.

L’article se conclut sur une critique de ces choix stratégiques, sans annonces de mesures nouvelles attendues du sommet de Doha ; il met en garde contre un maintien des politiques actuelles malgré l’érosion perçue des garanties de protection apportées par certains alliés.

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source:https://arabi21.com/story/1706949/%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%88%D9%82%D8%B9%D8%A7%D8%AA-%D9%85%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%82%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D8%AD%D8%A9

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