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Plusieurs signes récents au sein de grandes institutions médiatiques américaines indiquent une montée de l’influence des alliés de Donald Trump et une tentative d’accroître la domination de la droite sur les médias, au détriment de la liberté de la presse.
Turbulences et remaniements à CBS News
La chaîne CBS News, longtemps perçue comme un bastion du journalisme américain, a nommé Kenneth Weinstein au poste d’ombudsman chargé de superviser les plaintes du public, malgré l’absence d’une expérience journalistique notable.
Cette nomination intervient peu après la prise de contrôle de la maison-mère de la chaîne par la famille de Larry Ellison, proche du président. Certains observateurs voient dans ce choix un premier pas vers une restructuration qui servirait soit les objectifs politiques du propriétaire, soit la recherche d’un plus large public pour accroître les profits.
Parmi les décisions récentes, CBS a accepté de verser 16 millions de dollars à Donald Trump pour régler un procès intenté contre elle, et a annoncé qu’elle n’autorisera plus le montage des interviews avant leur diffusion, une pratique peu commune dans les infos américaines.
Ces mouvements suscitent l’inquiétude de critiques qui craignent une érosion de l’indépendance éditoriale face à des tendances jugées autoritaires au sein de l’administration.
Paramount, contenus et influence politique
La société Paramount, récemment acquise par des intérêts liés à Trump, a retiré de sa plateforme une épisode de South Park diffusé en août, qui se moquait du style de débat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk.
Ce retrait est intervenu après l’assassinat de Charlie Kirk, et alimente les spéculations selon lesquelles Paramount pourrait chercher à s’étendre en rachetant Warner Bros Discovery, propriétaire de CNN.
Une telle consolidation pourrait rapprocher des chaînes d’information influentes d’un conglomérat davantage favorable à la droite, renforçant ainsi la mainmise de la droite américaine sur le paysage médiatique.
Fox News : consolidation et performance
Fox News et les médias détenus par la famille Murdoch ont réglé leurs différends internes par un accord garantissant le maintien de leurs orientations conservatrices.
Sur le plan économique, l’orientation à droite s’est avérée rentable : les actions du groupe possédant Fox ont augmenté de plus de 40 % depuis la réélection de Trump, et la chaîne a capté une part importante de l’audience câblée d’actualités en août.
- Fox News a obtenu 63 % de l’audience totale d’info sur le câble en août.
- Elle a enregistré 65 % des parts d’audience en prime time sur la même période.
Parallèlement, des chaînes comme CNN et MSNBC ont vu une partie significative de leur public se détacher, accentuant le déséquilibre entre médias conservateurs et autres voix.
Déplacements idéologiques dans la presse écrite
Le glissement ne touche pas que la télévision. Des nominations récentes dans la presse écrite illustrent une évolution éditoriale plus conservatrice.
Par exemple, un journaliste auparavant rattaché à une revue britannique a été recruté par un grand quotidien pour défendre les « libertés personnelles et les marchés libres » dans ses pages d’opinion, signe d’une inflexion vers la droite.
Ces changements alimentent les craintes d’observateurs et de critiques selon lesquelles la droite américaine accroît sa mainmise sur les médias, avec des répercussions possibles sur la diversité des voix et la capacité du journalisme à fonctionner comme contre-pouvoir.
Enjeux pour la liberté de la presse
Les experts et critiques s’inquiètent d’un encerclement progressif des médias par des intérêts favorables à l’exécutif, ce qui pourrait restreindre l’espace pour une presse indépendante.
Plusieurs facteurs alimentent cette inquiétude :
- Contrôles et nominations de dirigeants proches du pouvoir.
- Acquisitions et fusions potentielles concentrant la propriété des médias.
- Pressions externes entraînant des modifications éditoriales et des pratiques inhabituelles (comme l’interdiction de montage des interviews).
Malgré ces tendances, certaines médias continuent d’adopter des orientations différentes, laissant subsister une pluralité qui pourrait freiner une homogénéisation complète du paysage informationnel.