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Israël a menacé aujourd’hui de lancer un bombardement « sans précédent » sur Gaza alors que ses frappes ont fait des dizaines de morts et provoqué un exode massif des habitants vers le centre et le sud de l’enclave. Les raids ont tué 43 Palestiniens depuis l’aube, selon des sources hospitalières, tandis que des centaines de milliers de personnes restent déplacées ou bloquées dans des zones exposées.
Menace d’intensification des frappes
Dans un communiqué, l’armée israélienne a annoncé la fermeture de l’axe Salah al-Din, qu’elle avait ouvert temporairement pour faciliter la fuite des civils devant l’intensité des bombardements sur la ville de Gaza et le nord du territoire.
Les autorités militaires ont exigé que les habitants quittent la ville pour se rendre dans la « zone humanitaire » désignée, précisant que, désormais, la seule voie vers le sud passe par la rue Al-Rachid, le long du littoral.
L’armée a menacé de poursuivre ses opérations avec une force « très forte et sans précédent » contre le Hamas et d’autres factions palestiniennes, annonçant un renforcement des raids aériens et des destructions dans les zones résidentielles de la ville.
Elle a par ailleurs indiqué avoir lancé, mardi dernier, une offensive terrestre sur la ville de Gaza dans le cadre de l’opération dite « Arabat Gideon 2 », sans pour autant enregistrer de progrès significatif à l’intérieur de la ville.
Déplacements massifs et conditions de vie dramatiques
Sous les bombardements et les tirs d’artillerie, les déplacements de population se poursuivent le long de la rue Al-Rachid, vers le centre et le sud du secteur, dans des conditions extrêmement difficiles.
Selon des reporters, la majorité des familles cherchant à se diriger vers le sud proviennent des quartiers ouest de la ville de Gaza, notamment :
- le camp d’al-Shati et ses abords,
- la zone du port et des chalets,
- le quartier de Tel al-Hawa, très densément peuplé et particulièrement exposé aux frappes.
La pression des bombardements dans l’ouest a contraint de nombreux déplacés à parcourir de longues distances pour atteindre des zones plus centrales. Le porte-parole de la municipalité de Gaza, Assem al-Nabih, a déclaré que des milliers de familles s’entassaient au centre-ville sans aucune aide humanitaire.
Il a ajouté que les services publics ont complètement cessé de fonctionner et que les infrastructures essentielles ont subi des dégâts importants.
À Al-Mawasi, sur la côte occidentale près de Khan Younes, des milliers de familles ont dû installer leurs tentes sur la plage faute d’espace. Les autorités israéliennes estiment à environ 480 000 le nombre de personnes déplacées depuis la ville de Gaza, tandis que la défense civile évalue ce chiffre à près de 450 000.
Plusieurs dizaines de familles ont trouvé refuge sur le sol de l’hôpital Al-Quds dans le quartier de Tel al-Hawa, illustrant l’effondrement des structures d’accueil et l’absence d’aide suffisante.
Des dizaines de morts dans les frappes
Les hôpitaux font état de 43 Palestiniens tués par les raids depuis l’aube, dont 26 dans la ville de Gaza. Les frappes se sont multipliées sur divers quartiers et ont touché des zones du centre et du sud du territoire.
Des raids particulièrement violents ont visé le sud de la ville, notamment les quartiers de Tel al-Hawa et al-Sabra, qui ont été traversés par des « ceintures de feu » selon des témoignages locaux.
Une frappe a détruit une maison à Tel al-Hawa, faisant 8 victimes, tandis que d’autres tirs ont touché le quartier de Sabra. Des démolitions ciblées de bâtiments ont également été signalées, y compris au nord de la ville dans la zone du tunnel.
Les zones occidentales ont aussi subi une série de frappes causant des morts dans le quartier d’al-Rimal et aux abords du port. Le bombardement a également atteint des secteurs orientaux et nordiques comme al-Tuffah, Sheikh Radwan et la région du tunnel.
Dans le centre du territoire, six Palestiniens ont été tués lors de deux raids distincts sur le camp d’al-Nuseirat. Un autre Palestinien a péri lors d’une attaque contre un rassemblement à Deir al-Balah.
Au sud, deux enfants ont été tués par un raid sur une tente abritant des déplacés à Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younes. Une personne a aussi été tuée dans la localité d’al-Qarara, au nord de Khan Younes.
Le complexe médical Nasser a fait état de deux personnes tuées par des tirs autour d’un centre de coordination des aides près de Khan Younes.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, les hôpitaux du territoire ont reçu, au cours des dernières 24 heures, 33 morts et 146 blessés. Depuis octobre 2023, le bilan officiel communiqué est de 65 174 morts et 166 071 blessés.
Décès liés à la famine et à la malnutrition
Le ministère de la Santé de Gaza a enregistré, au cours des dernières 24 heures, quatre morts attribuées à la famine ou à la malnutrition aiguë, dont un enfant.
Un responsable de l’hôpital Chouhada al-Aqsa a annoncé le décès d’un garçon de 9 ans des suites d’une malnutrition sévère au service pédiatrie.
Le nombre total de décès dus à la malnutrition dans la bande de Gaza atteint désormais 441 personnes, dont 148 enfants. Depuis que l’ONU a confirmé l’apparition d’une famine dans la ville de Gaza le mois dernier, 158 décès supplémentaires par malnutrition ont été signalés.
La situation humanitaire reste extrêmement critique, avec des pénuries alimentaires accrues et des structures médicales submergées par le flux de blessés et de malades.
Points clés
- Menace d’un « bombardement sans précédent » de la part de l’armée israélienne.
- Fermeture de l’axe Salah al-Din et orientation des civils vers la rue Al-Rachid.
- Déplacements massifs : entre 450 000 et 480 000 personnes déplacées depuis la ville de Gaza.
- 43 morts dans les frappes signalées depuis l’aube, 26 d’entre eux à Gaza-ville.
- Crise alimentaire: 4 décès supplémentaires dus à la malnutrition en 24 heures; 441 décès liés à la malnutrition depuis le début de la crise.