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Crise politique en Argentine : Milei dénonce une panique financière

by Sara
Argentine

Argentine, Javier Milei, crise économique, peso, marché financier : confronté à une forte nervosité des marchés, le président Javier Milei a reconnu vendredi une passe délicate pour son gouvernement, dénonçant une « panique politique » selon lui à l’origine de la pression sur le peso et de la hausse du risque pays.

Argentine : Javier Milei face à la pression sur le peso et le marché financier

Dans un discours prononcé à la Bourse du Commerce de Córdoba (nord), Javier Milei a pointé du doigt « un comportement destructeur » de l’opposition péroniste (centre‑gauche), accusée de lui mettre « des bâtons dans les roues ». Selon le chef de l’État ultralibéral, cette « panique politique » « s’empare du marché et génère une énorme désorganisation en termes de risque pays », alors même que, d’après lui, l’Argentine est « un des rares pays au monde sans déficit budgétaire ».

Manifestants célébrant rejet des vetos à Buenos Aires
Des manifestants célèbrent le rejet par le Parlement argentin des vetos du président Javier Milei, le 17 septembre 2025 à Buenos Aires.

La banque centrale a dû intervenir cette semaine pour la première fois depuis cinq mois, après la levée partielle du contrôle des changes en avril, pour défendre le peso. La monnaie a dévissé ces derniers jours et débordé de la fourchette de flottement fixée par le gouvernement : elle a clôturé vendredi à 1 515 pesos argentins pour un dollar.

La dépréciation cumulée depuis le début septembre dépasse 12 %. La banque centrale a indiqué vendredi être de nouveau intervenue sur les marchés, vendant 678 millions de dollars de réserves pour soutenir la monnaie, soit environ 623 760 000 €.

Perte électorale et réactions gouvernementales

Javier Milei traverse actuellement la phase la plus épineuse de sa présidence, commencée en décembre 2023, après un revers le 7 septembre lors d’un scrutin régional crucial dans la province de Buenos Aires, perçu comme un test avant les législatives de mi‑mandat du 26 octobre. L’exécutif, sans majorité parlementaire, a également essuyé plusieurs camouflets au Parlement.

Javier Milei s'exprimant après élections provinciales
Le président argentin Javier Milei s’exprime après les élections provinciales à La Plata, le 7 septembre 2025.

Le Parlement a annulé ces derniers mois plusieurs véto présidentiels portant sur des augmentations de financements, notamment pour le handicap, l’université et un hôpital pédiatrique. Face à ce contexte, le gouvernement mise sur les législatives d’octobre pour élargir sa base parlementaire.

Dans le sillage de son revers, Milei a adopté un ton moins radical et a promis, dans le budget 2026 présenté lundi, des hausses supérieures à l’inflation pour les retraites, l’éducation et la santé, secteurs qu’il reconnaît avoir sévèrement défondés durant les 21 premiers mois de son mandat.

« Le pire est passé » concernant l’austérité budgétaire, a‑t‑il assuré en présentant son budget lundi. « L’effort que nous venons de fournir durant ces quelque 20 mois en vaut la peine, il faut continuer. »

Inflation, récession et trajectoire économique

Milei a reconnu la volatilité du taux de change en imputant la situation « au comportement destructeur du +parti de l’Etat+ (terme par lequel il désigne l’opposition péroniste, ndlr) ». Il a cependant insisté sur les progrès accomplis en matière d’inflation : « l’inflation se maintient autour de 1,5 à 2% » par mois, et il a rappelé qu’elle était tombée de plus de 200 % en glissement annuel fin 2023 à 33,6 % actuellement.

Rayon de supermarché à Buenos Aires
Dans un supermarché de Buenos Aires, le 10 septembre 2025.

Ces résultats ont été obtenus au prix d’une austérité budgétaire drastique et d’une réduction des dépenses publiques, qualifiée par le président de « Le plus grand ajustement (budgétaire) de l’histoire de l’humanité ». La rigueur a entraîné une récession : l’économie s’est contractée de 1,8 % en 2024, une situation dont l’Argentine peine à sortir.

Interrogé sur une autre voie possible, il a demandé : « Quelle est l’alternative? Dépenser pour générer de l’hyperinflation? » Il a aussi annoncé que les prochains mois verraient des réformes fiscales, du travail et « beaucoup de dérèglementation économique ».

Le gouvernement table sur une reprise solide, affichant des prévisions de croissance « un peu supérieure à 5 % » pour 2025 puis 5 % pour 2026.

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source:https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250919-argentine-milei-sur-la-d%C3%A9fensive-d%C3%A9nonce-une-panique-politique-visant-ses-r%C3%A9formes-et-le-peso

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