La Reconnaissance Palestine a été annoncée lundi 22 septembre à la tribune de l’ONU par Emmanuel Macron, mais pour de nombreux Palestiniens en Cisjordanie et pour des militants pro-palestiniens la mesure reste « surtout symbolique » face à l’urgence humanitaire à Gaza et à l’avancée des colonies israéliennes.
Reconnaissance Palestine par la France à l’ONU : accueil mesuré en Cisjordanie
Lundi 22 septembre, Emmanuel Macron a reconnu au nom de la France l’État de Palestine devant l’Assemblée générale de l’ONU. L’annonce s’inscrit dans une série de reconnaissances similaires annoncées par une dizaine de pays. Sur le terrain en Cisjordanie, la réaction est restée réservée : beaucoup estiment que la reconnaissance ne change rien aux violences et à l’occupation.
À Ramallah, des militants opposés à l’occupation ont exprimé leur scepticisme. Ils jugent que cet effort diplomatique ne pèse pas face à la situation à Gaza et à l’expansion des colonies en territoires occupés. Une poignée de Palestiniens, engagés contre les bombardements qui frappent Gaza depuis deux ans, se sont rassemblés dans le centre de Ramallah et observent une grève de la faim perlée, menée quotidiennement depuis quatre mois, pour tenter d’obtenir des avancées concrètes face aux attaques israéliennes.
Parmi les militants présents, Jamilah Abed, qui a perdu neuf kilos pendant la grève de la faim, a salué la reconnaissance mais n’en attend pas de changement immédiat sur le terrain. Elle insiste sur la priorité : « La reconnaissance que nous voulons c’est d’ arrêter le génocide d’abord. Et appeler à la fin de l’occupation. Tout ensemble. Et une fois que ça aura abouti, alors, on pourra penser à quelle sorte d’État on aura », a-t-elle déclaré.
Ce n’est sûrement pas assez, ça ne changera sûrement rien sur le terrain
Jamilah Abed estime également que, pour les pays membres de l’ONU, « reconnaître l’État de Palestine, c’est un tout petit pas ». « Ça reconnaît en fait le concept de l’État que les Palestiniens devraient avoir, mais ça ne reconnaît pas véritablement un État », a-t-elle ajouté.
Ces propos reflètent une frustration largement partagée : la reconnaissance diplomatique est perçue comme insuffisante tant que les violences, les déplacements de population et l’expansion coloniale se poursuivent. Les observateurs présents évoquent la progression rapide des colonies et le déplacement progressif des habitants surtout dans la partie nord de Gaza.
La déclaration de la France rejoint celle d’autres États ayant annoncé une reconnaissance similaire. Mais, sur le terrain, militants et habitants insistent sur la nécessité d’actions concrètes pour mettre fin aux combats et au contrôle militaire, plutôt que sur des gestes diplomatiques perçus comme symboliques.
La question demeure ouverte pour ceux qui sont mobilisés quotidiennement : la reconnaissance de la Palestine par des pays de l’ONU pourra-t-elle, au-delà du symbole, se traduire par des pressions ou des mesures effectives pour arrêter les hostilités et mettre fin à l’occupation ? Pour l’instant, sur le terrain en Cisjordanie et dans les camps de militants, la priorité reste la cessation des violences et la protection des civils.