Claudia Cardinale, films incontournables de la grande époque du cinéma italien et du western spaghetti, a marqué le 7e art pendant près de sept décennies ; l’actrice est décédée ce 23 septembre à l’âge de 87 ans. De son premier court-métrage en 1956 à son dernier rôle en 2022 dans L’île du pardon de Ridha Béhi, elle a incarné des personnages de comédies à l’italienne, de fresques historiques et de westerns internationaux.
Claudia Cardinale : dix films incontournables du cinéma italien et du western spaghetti
Le Pigeon (Mario Monicelli, 1958). Claudia Cardinale a 20 ans lorsqu’elle tient un petit rôle, Carmelina, une jeune Sicilienne que son frère enferme chez lui. Entourée de Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et Renato Salvatori, elle participe à un immense succès en Italie (6,5 millions d’entrées) qui la révèle au public et lui vaut d’être présentée comme « la petite fiancée de l’Italie » ; sa carrière est lancée.
Austerlitz (Abel Gance, 1960). Premier film tourné entièrement en français pour Cardinale, elle y interprète Pauline Bonaparte aux côtés de Pierre Mondy, Martine Carol et Vittorio De Sica. Cette superproduction de près de trois heures connaît un nouveau succès public, rassemblant 3,5 millions de spectateurs.
Rocco et ses frères (Luchino Visconti, 1960). Dans ce chef-d’œuvre qui suit le destin d’une famille des Pouilles immigrée à Milan, Claudia Cardinale partage l’affiche avec Alain Delon, Renato Salvatori et Annie Girardot. Le film, récompensé à la Mostra de Venise, remporte un grand succès populaire, avec plus de 10 millions d’entrées en Italie.
Cartouche (Philippe de Broca, 1962). Tourné après leur rencontre sur Le Mauvais Chemin de Mauro Bolognini, Cardinale retrouve Jean‑Paul Belmondo pour ce film de cape et d’épée inspiré de la vie d’un brigand. Pendant le tournage, elle vit une histoire d’amour avec Belmondo ; un critique écrira alors : « Belmondo et Claudia Cardinale forment à l’écran un couple d’une sensualité irrésistible ». Cartouche contribue à faire d’elle une vedette en France.
Le Guépard (Luchino Visconti, 1963). Cardinale dira plus tard qu’avec « Le Guépard », Visconti « lui avait offert « le plus beau cadeau de [sa] vie d’actrice » ». Elle incarne Angelica, objet du désir de Tancrède (Alain Delon), et danse une valse mémorable dans les bras du prince Salina, interprété par Burt Lancaster. Le film connaît le plus grand succès de sa carrière en Italie (près de 13 millions d’entrées) et reçoit la Palme d’Or au Festival de Cannes.
La Panthère rose (Blake Edwards, 1963). Premier film américain de Cardinale, elle joue la princesse Dala, détentrice du diamant nommé « La Panthère Rose », aux côtés de Peter Sellers et Robert Wagner. Cette comédie burlesque donnera naissance à la célèbre série animée ; Cardinale retrouvera Blake Edwards trente ans plus tard pour Le Fils de la Panthère rose.
Huit et demi (Federico Fellini, 1963). Dans le film qui suit Guido Anselmi, réalisateur en crise, Cardinale incarne Claudia, une actrice mythique et inaccessible que Guido (Marcello Mastroianni) rêve de diriger. Le film obtiendra l’Oscar du meilleur film international et celui des meilleurs costumes. Cardinale confiera : « Avec Federico, je n’ai tourné qu’un seul film. Il m’a fait me sentir le centre du monde : la plus belle, la plus « spéciale » de toutes, la plus importante ».
La Mafia fait la loi (Damiano Damiani, 1968). Situé en Sicile, ce polar enquête sur l’assassinat de Salvatore Colasberna, dirigeant d’une entreprise de bâtiments. Cardinale y est Rosa Nicolosi, dont le mari est soupçonné d’avoir tué Colasberna, son amant ; elle partage l’affiche avec Serge Reggiani et Franco Nero. Le film réalise 4,5 millions d’entrées en Italie.
Il était une fois dans l’Ouest (Sergio Leone, 1969). Dans ce chef‑d’œuvre du western spaghetti, Claudia Cardinale incarne Jill, une ancienne prostituée qui devra bâtir une ville avec l’arrivée du chemin de fer. Seule femme au casting principal, elle aurait été préférée à Sophia Loren pour le rôle ; elle racontera que Sergio Leone l’a convaincue en lui décrivant son film plan par plan pendant huit heures. Porté par la musique d’Ennio Morricone, le film rencontre un immense succès mondial et enregistre près de 9 millions d’entrées en Italie.
Les Pétroleuses (Christian‑Jacque, 1971). Comparée dès le lycée à Brigitte Bardot, et surnommée « CC » par la presse française, Cardinale retrouve « BB » à l’écran dans Les Pétroleuses. Elle incarne Maria, prête à tout pour s’approprier un ranch convoité également par Louise (Brigitte Bardot), chef d’une bande de hors‑la‑loi féminines.
Ces dix films retracent une carrière d’exception, de la comédie italienne aux grandes fresques historiques, en passant par le western spaghetti et la comédie américaine. Claudia Cardinale restera associée à certaines des images les plus fortes du cinéma des années 1960 et 1970, célébrée pour sa beauté méditerranéenne et son intensité d’actrice.