Après leur rendez-vous à Matignon, l’intersyndicale appelle à une nouvelle mobilisation le 2 octobre, une étape dans sa pression pour des mesures sociales. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a indiqué que cette date doit encore être confirmée en fin de journée. Selon les syndicats, Sébastien Lecornu n’a pas apporté de réponses claires aux attentes des travailleurs et des travailleuses. « Le Premier ministre nous a parlé de rupture et d’engagements concrets. Le problème c’est qu’il n’y a eu ni rupture ni engagement concret. » a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
À Matignon, l’intersyndicale réaffirme son appel à la mobilisation le 2 octobre
Les représentants des syndicats ont réaffirmé leur exigence de signes forts de rupture, ou à tout le moins d’engagements concrets, lors de leur entretien avec le Premier ministre. « Le Premier ministre n’a apporté aucune, aucune réponse claire aux attentes des travailleurs et des travailleuses », a regretté Marylise Léon. « Six revendications très claires », a ajouté Sophie Binet, résumant les axes des discussions. Selon les responsables, l’objectif est de poursuivre la mobilisation et d’amplifier le mouvement afin que les exigences sociales soient entendues. « Sur l’année blanche, sur le doublement des franchises médicales, sur la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires, il (Sébastien Lecornu) ne nous a pas dit que ces pistes étaient enterrées. Ce qui signifie qu’elles sont malheureusement toujours sur la table », a notamment regretté la responsable syndicale. « Nous sommes déterminés à continuer la mobilisation avec cette date du 2 octobre (…) pour laquelle nous appelons les travailleurs et les travailleuses à faire grève, à manifester et à amplifier leur mobilisation pour que les exigences sociales soient enfin entendues », a encore déclaré Sophie Binet en estimant qu’il fallait « battre le fer tant qu’il est chaud ». « Le Premier ministre nous a dit que jamais dans la cinquième République un Premier ministre n’avait été aussi fragile. Donc ça confirme que nous sommes en position de force », a-t-elle ajouté.
Contexte et enjeux: ce qui est sur la table et les réticences du gouvernement
Dans le même temps, les débats portent sur l’orientation budgétaire et des réformes annoncées, avec l’annonce d’un possible enterrement de la réforme de l’assurance chômage et des questions autour des franchises médicales et des postes de fonctionnaires. « Le projet de budget Bayrou n’est toujours pas définitivement enterré », note Solidaires dans un communiqué, et Lecornu n’a pas donné d’élément précis sur la justice fiscale, a regretté Sophie Binet. Le sujet de la réforme des retraites de 2023 demeure l’un des points les moins clairs pour les syndicats, qui réclament notamment l’abandon du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Le patron du Medef, Patrick Martin, a aussi pris la parole, dénonçant des « théories dangereuses pour nos entreprises » et annonçant un « énorme meeting » à venir. Selon deux sources syndicales, Lecornu se serait qualifié de « plus faible Premier Ministre de la Ve République », ajoutant qu’il n’avait « pas 350 députés sur lesquels m’appuyer ». Mercredi, l’intersyndicale et les organisations patronales sont réunies à Matignon pour des discussions qui promettent d’être déterminantes pour la suite du calendrier social.