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Gideon Levy critique avec force la récente vague de reconnaissances internationales de l’État palestinien, estimant qu’elle ne modifie en rien la réalité de l’occupation, de la colonisation et des violences contre les Palestiniens. Selon lui, ces gestes diplomatiques n’arrêtent ni les attaques des colons en Cisjordanie ni les bombardements et la famine persistants dans la bande de Gaza.
Attaques des colons et impunité en Cisjordanie
Levy souligne qu’au même jour où dix pays occidentaux se joignaient à 159 États reconnaissant l’État palestinien, des colons attaquaient un village palestinien à l’est de la Cisjordanie.
Les agresseurs auraient volé des dizaines de brebis et frappé un berger âgé de 81 ans et son petit‑fils au point de leur casser les deux bras, selon le récit rapporté. La police israélienne, pour sa part, a accusé à tort les victimes d’être les auteurs du vol.
Pour en savoir plus sur la situation en Cisjordanie : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/21/%D8%A7%D9%84%D8%D9%81%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%BA%D8%B1%D8%A8%D9%8A%D8%A9
Gaza : des centaines de morts malgré la reconnaissance
Levy rappelle que la reconnaissance diplomatique n’a pas empêché la poursuite d’une « échelle de tuerie » à Gaza, où des dizaines de Palestiniens sont tués chaque jour depuis plusieurs mois.
Il affirme que rien n’a changé vis‑à‑vis du siège, de la destruction et de l’effondrement des conditions de vie dans le territoire assiégé, au point que Gaza « n’est plus viable pour des êtres humains ». Le constat vaut progressivement aussi pour la Cisjordanie.
Contexte sur Gaza : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9
Représentation réduite et hypocrisie internationale
Levy note l’ironie selon laquelle, alors que le monde reconnaît largement un État palestinien, la représentation effective reste limitée. Il évoque notamment l’interdiction faite au président palestinien Mahmoud Abbas d’assister à une conférence de l’ONU sur la solution à deux États, une décision qu’il qualifie de violation flagrante de l’accord de Washington avec l’organisation onusienne.
Levy souligne que l’État palestinien « en formation » ne pourra, pour l’heure, participer aux réunions de l’Assemblée générale des Nations unies que par liaison vidéo, tandis que le dirigeant israélien pointé par la Cour pénale internationale peut quant à lui intervenir depuis le podium. Voir : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/16/%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%B9%D9%8A%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D9%85%D8%A9-%D9%84%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%85-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D8%AD%D8%AF%D8%A9
Rappel : Benjamin Netanyahou est visé par des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en lien avec les opérations à Gaza. Informations complémentaires : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/25/%D8%A8%D9%86%D9%8A%D8%A7%D9%85%D9%8A%D9%86-%D9%86%D8%AA%D9%86%D9%8A%D8%A7%D9%87%D9%88 et https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/5/19/%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%85-%D8%B6%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%86%D8%B3%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9
Critique de l’Europe et responsabilité politique
Selon Levy, la reconnaissance par de nombreux pays, en particulier européens, n’est souvent que du « verbiage » adressé aux victimes de Gaza et de la Cisjordanie. Elle permettrait aux gouvernements de se contenter d’un geste symbolique tout en évitant des actions concrètes.
Il dénonce également la collusion implicite entre colons et forces militaires, qui, selon lui, permet à la destruction et aux exactions de se poursuivre en toute impunité. Voir : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/10/9/%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%8A%D8%B4-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D9%84%D9%8A-%D9%85%D9%86-%D8%B9%D8%B5%D8%A7%D8%A8%D8%A7%D8%AA-%D8%B5%D9%87%D9%8A%D9%88%D9%86%D9%8A%D8%A9
Il propose deux voies alternatives :
- Imposer des sanctions sévères et immédiates contre Israël.
- Adopter une vision à long terme fondée sur « une démocratie pour tous, de la rive du Jourdain à la mer Méditerranée ». Voir référence géographique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/4/20/%D8%A7%D9%84%D8%A8%D8%AD%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%A8%D9%8A%D8%B6-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D9%88%D8%B3%D8%B7-%D9%82%D8%B5%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%B6%D8%A7%D8%B1%D8%A9
Réactions et rhétorique politique
Levy signale que les formations politiques israéliennes, y compris l’opposition, se sont jointes pour condamner la reconnaissance, arguant parfois qu’elle relève d’une hostilité à l’égard des Juifs.
Il qualifie d’« absurde et dément » l’idée que la reconnaissance, dans les conditions actuelles, puisse protéger un seul enfant à Gaza ou changer la dynamique du terrain. Pour lui, il n’existe aujourd’hui aucun véritable partenaire en Israël ni en Palestine pour la mise en œuvre d’une solution à deux États.
Référence sur les accusations d’antisémitisme dans le discours politique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/8/26/%D9%85%D8%B9%D8%A7%D8%AF%D8%A7%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9-%D9%85%D8%B5%D8%B7%D9%84%D8%AD-%D9%86%D8%B4%D8%A3-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%B1%D9%86-%D8%A7%D9%84%D9%8019
Bilan et appel à l’action
En conclusion, Gideon Levy juge que la reconnaissance diplomatique de l’État palestinien, telle qu’elle s’est produite récemment, est insuffisante face à une réalité marquée par l’occupation, la fragmentation de la Cisjordanie et la destruction de Gaza.
Son plaidoyer est clair : sans mesures coercitives immédiates — sanctions ou transformation radicale du cadre politique — la reconnaissance restera un acte symbolique qui ne sauvera ni les vies ni les droits fondamentaux des Palestiniens.