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Supporters du Racing Strasbourg divisés en pleine scission

by Sara
France

Supporters Strasbourg et spectateurs ont vécu une double confrontation vendredi 26 septembre 2025 : sur la pelouse la défaite 2-1 contre Marseille en ouverture de la 6e journée de Ligue 1, dans les tribunes une fracture profonde liée à la multipropriété se révélait au grand jour.

Supporters Strasbourg : scission et protestation contre la multipropriété à la Meinau

Cinq heures avant le coup d’envoi, la fan zone de la Meinau réunissait des abonnés et des familles venus profiter « du magasin, de la buvette et de l’ambiance d’avant match ». Jean-Louis, 69 ans, et Carole, 33 ans, espéraient ainsi que le reste du stade « va se mettre à chanter », malgré la grève des ultras opposés à la multipropriété depuis le rachat du club par BlueCo, groupe américain également propriétaire de Chelsea.

Liam Rosenior saluant les supporters à la Meinau
L’entraîneur de Strasbourg Liam Rosenior et ses joueurs vont saluer les supporters, après la défaite contre Marseille, le 26 septembre 2025 à la Meinau

Écharpe au cou et carte d’abonnement en poche depuis 1980, Jean-Louis affirme qu’il n’est « pas d’accord avec le kop » et veut « mettre l’ambiance » en réponse aux grévistes de la tribune Ouest. Carole, vêtue du maillot bleu, veut « retrouver l’âme » du club : « Le stade divisé, c’est pas le Racing », déplore-t-elle.

Dans la fan zone, la mascotte « Storky » posait avec des supporters. Brigitte, venue avec son époux Eddy et abonnés pour la première fois, juge que « la grève? On trouve que ça va trop loin, il faut rester soudés ». Ils occupent la nouvelle tribune sud, bloc 54.

Réactions dans la tribune Ouest et slogans contre la direction

Au-dessus du kop, la situation était plus contrastée. Franck, membre de longue date des Ultras Boys 90 (UB90), comprend la banderole contre Emanuel Emegha et la demande adressée à « au pion de BlueCo » de rendre le « brassard » après l’annonce d’un transfert possible à Chelsea en fin de saison. Mais la seconde banderole appelant le président Marc Keller à « s’en aller » a suscité des divisions parmi les membres.

Stéphane, 51 ans, également membre des UB90, résume la crispation : « Il ne fallait pas ». Jacqueline, compagne de Franck, parle de « la banderole de trop ». Malgré cela, Manolo, ancien fondateur du Kop Ciel et Blanc et signataire de la grève, réclame « l’union sacrée » et se dit prêt à battre son tambour, instrument qu’il utilise « depuis 40 ans ».

Pierre-Emerick Aubameyang marque contre Strasbourg
Strasbourg encaisse une but de l’attaquant de Marseille Pierre-Emerick Aubameyang, le 26 septembre 2025 à la Meinau

Du côté des grévistes, la position est tranchée : « Ceux qui chantent aiment le club comme nous mais sont aveuglés par le sportif », affirme l’un d’eux, ajoutant « On est un centre de formation de Chelsea. » Un autre signale : « Pour l’instant on tient, la scission est claire entre supporters, la suite c’est l’inconnu », fustigeant « les sanctions disproportionnées » prises par le club.

Marcello, membre de la fédération des supporters et signataire de la grève, affirme que « Toute la partie haute (au-dessus du kop, NDLR) est 90% contre » la grève ; d’autres, déterminés à chanter, le contredisent : « ils ne vont pas m’empêcher, ils se sont plantés sur Keller ».

Mesures du club, banderoles autorisées et grève des encouragements

À la suite des deux banderoles visant Emanuel Emegha et Marc Keller après le match contre Le Havre, le club a mis en place des mesures restrictives concernant l’organisation des matches et les déplacements. En réaction, les UB90 et trois autres associations ont voté cette semaine la grève des encouragements durant toute la rencontre, en attendant un retour du club vers elles et en « ravaltant leur combat contre la multipropriété ».

Face à Marseille, les UB90 ont néanmoins pu déployer deux banderoles : la première, sortie à la 18e minute et validée par le club, proclamait « La liberté d’expression est un droit pas un privilège » mais a été conspuée par une partie du public. La seconde, affichant « Pour un Racing indépendant populaire et différent », est restée visible tout le match.

En réponse, des supporters de la tribune Est ont brandi une banderole rivale : « Tous unis derrière notre club, président capitaine, joueurs et staff », message appelant à la cohésion au cœur d’une Meinau manifestement scindée.

La division entre supporters, centrée sur la question de la multipropriété, ponctuait ainsi une soirée où le résultat sportif a laissé la place à un débat profond dans les gradins, sans que l’on sache encore comment les différentes composantes du public et la direction du club vont renouer le dialogue.

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source:https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20250926-dans-les-tribunes-strasbourgeoises-contre-l-om-des-supporters-en-pleine-scission

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