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Le Haut‑Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié une mise à jour de sa base de données recensant les entreprises opérant dans les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem‑Est. Le répertoire, jugé illégal au regard du droit international, comprend désormais 158 entreprises, pour la plupart israéliennes, tandis que sept sociétés ont été retirées, dont la française Alstom.
Détails de la mise à jour
Parmi les points clés de cette actualisation :
- Nombre d’entreprises inscrites : 158.
- Suppression de sept sociétés de la liste, avec la sortie notable d’Alstom.
- La majorité des entreprises recensées sont basées en Israël, mais figurent aussi des multinationales.
Entreprises citées et secteurs concernés
La base de données conserve des noms d’entreprises internationales bien connues. On y retrouve notamment :
- Airbnb, Booking.com, Motorola Solutions et TripAdvisor.
- Principalement des activités liées au bâtiment, à l’immobilier, à l’extraction et aux carrières.
Selon l’ONU, la poursuite d’activités économiques dans les colonies contribue à ancrer l’occupation des territoires palestiniens et constitue une violation du droit international.
Réaction du Haut‑Commissariat
Le Haut‑Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a souligné que le rapport met en lumière la responsabilité des entreprises dans les contextes de conflit.
- Il a insisté sur la nécessité d’empêcher que leurs activités ne contribuent à des violations des droits humains.
- Il a appelé les sociétés impliquées à adopter des mesures de réparation et d’indemnisation lorsque leur responsabilité est établie.
Refus et critique israélienne
Israël a fermement rejeté la publication de la base de données. Le représentant israélien auprès des Nations unies a affirmé sur la plate‑forme X que le document « n’a aucun fondement juridique et dépasse le mandat du Haut‑Commissariat ». Il a ajouté que sa diffusion visait, selon lui, à « salir l’image d’Israël ».
Cette controverse intervient dans un contexte de fortes pressions internationales sur le gouvernement israélien pour mettre fin aux opérations militaires à Gaza, après des accusations d’organes onusiens évoquant des actes pouvant relever du crime d’« anéantissement » ou de « génocide », et alors que la violence s’intensifie aussi en Cisjordanie.
Contexte historique de la base de données
La liste a été publiée pour la première fois en 2020, conformément à une décision du Conseil des droits de l’homme prise en mars 2016. Elle devait être mise à jour annuellement, mais des contraintes de moyens ont freiné son actualisation régulière.
- Seules 215 entreprises parmi les plus importantes ont été examinées à ce jour.
- Dans la version de 2023, l’ONU avait inscrit 97 sociétés et n’avait pas ajouté de nouveaux noms.
Conséquences attendues et enjeux
La publication vise à accroître la transparence et à responsabiliser les acteurs économiques impliqués dans les colonies. Les conséquences possibles incluent :
- Des pressions réputationnelles et juridiques sur les entreprises concernées.
- Des appels à des mesures de réparation pour les personnes affectées par les activités économiques dans les colonies.
- Un débat renouvelé sur le rôle du secteur privé dans les situations d’occupation et de conflit.
La question des entreprises colonies israéliennes demeure au cœur des discussions internationales sur le respect des droits humains et le droit international en territoires occupés.