Home ActualitéjusticeMenaces contre la présidente du tribunal : un électrochoc pour la justice française

Menaces contre la présidente du tribunal : un électrochoc pour la justice française

by Sara
France

Après la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, la présidente du tribunal correctionnel de Paris fait l’objet de nombreuses menaces de mort sur les réseaux sociaux, un phénomène que le président du tribunal judiciaire de Paris qualifie de menaces contre juge et d’« électrochoc » pour la justice France.

Menaces contre juge : la mise en garde du président du tribunal judiciaire de Paris

Peimane Ghaleh-Marzban au tribunal de Bobigny
Peimane Ghaleh-Marzban le 22 janvier 2024 au tribunal de Bobigny. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Interrogé lundi 29 septembre sur France Inter, Peimane Ghaleh-Marzban a dénoncé la gravité des attaques et des menaces visant la présidente du tribunal correctionnel de Paris, après la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Il a jugé que ces comportements constituent « une véritable dérive dans notre démocratie » et qu’il s’agit d’une atteinte à l’État de droit.

« C’est inacceptable et ça devrait être un électrochoc dans notre pays »

Le président du tribunal a rappelé la frontière entre la critique d’une décision de justice et l’atteinte portée aux magistrats. « Vous avez le droit de dire qu’une décision aurait dû être motivée autrement et que la peine est inadéquate. En revanche, il y a deux limites : le discrédit ou l’opprobre jeté sur une décision de justice. Discréditer un juge, c’est une atteinte à l’État de droit. Et par ailleurs, ce qui est intolérable, c’est lorsqu’on en arrive à des menaces de mort », a-t-il insisté.

Il a également souligné que ce type de menace n’est pas inédit : « c’est la deuxième fois en un an que nous sommes dans cette situation‑là, puisque ce fut la même chose dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement national. »

Condamnation de Nicolas Sarkozy et mandat de dépôt : éléments de procédure

Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison, avec mandat de dépôt à effet différé et assorti de l’exécution provisoire. Sa décision de faire appel ne suspend pas cette mesure ; l’ancien président sera convoqué le 13 octobre pour connaître la date de son incarcération, selon les informations rapportées.

Peimane Ghaleh‑Marzban a défendu la motivation et la forme du jugement, évoquant la « qualité » des débats et un délibéré « rendu minutieusement » et justifié tout au long de « 400 pages » de décision. Il a rappelé que le mandat de dépôt, vivement critiqué dans ce dossier, « est quelque chose qui est utilisé massivement dans nos juridictions ».

Sur la nature des faits, il a souligné que l’ancien président a été condamné pour association de malfaiteurs, qualifiée par lui « d’une infraction d’une gravité exceptionnelle ». Selon M. Ghaleh‑Marzban, la décision de différer l’exécution du mandat de dépôt tient compte de la situation professionnelle de Nicolas Sarkozy ; il a ajouté : « De manière habituelle, les menottes auraient dû être passées à la barre à Monsieur Sarkozy. »

Portée publique et implications pour la justice France

Face aux réactions politiques — notamment de l’aile droite et de l’extrême droite — et aux nombreuses attaques en ligne, le président du tribunal a appelé à une réflexion collective. « Cela devrait interroger l’ensemble des citoyens », a‑t‑il déclaré, pointant le risque que ces campagnes de discrédit portent atteinte à la confiance dans les institutions judiciaires.

Les propos de M. Ghaleh‑Marzban mettent en lumière la tension entre la critique légitime d’une décision judiciaire et les actions qui mettent en danger la sécurité des magistrats. Il a répété la nécessité de protéger l’indépendance de la justice et la sûreté des acteurs judiciaires face aux menaces.

Menaces Contre Juge | Justice France | Nicolas Sarkozy | Menaces | Justice | Sarkozy | Tribunal | France
source:https://www.franceinfo.fr/politique/affaire/financement-de-la-campagne-de-sarkozy/menaces-contre-la-presidente-du-proces-sarkozy-c-est-inacceptable-et-ca-devrait-etre-un-electrochoc-dans-notre-pays-tonne-le-president-du-tribunal-judiciaire-de-paris_7520860.html#xtor=RSS-3-%5Blestitres%5D

You may also like

Leave a Comment