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Pékin condamne à mort 16 criminels liés à la cyberfraude en Birmanie

by Sara
France

La cyberfraude, Birmanie, condamnation à mort : la justice chinoise a condamné lundi seize personnes soupçonnées d’avoir dirigé un vaste réseau de fraude en ligne, de jeux clandestins, de trafic de drogue et de prostitution implanté dans une région de Birmanie frontalière de la Chine.

Condamnation à mort pour un réseau de cyberfraude en Birmanie jugé à Wenzhou

Le tribunal de Wenzhou (est) a rendu lundi un verdict de première instance qui marque l’une des peines les plus lourdes de ces dernières années en Chine pour des faits liés à la cyberfraude. Seize membres présumés du gang ont été condamnés à mort ; cinq de ces peines sont assorties d’un sursis de deux ans. Le jugement est susceptible d’appel.

Peines et profils des condamnés

Outre les seize condamnations à mort, le tribunal a infligé onze peines de prison à perpétuité et douze peines d’emprisonnement allant jusqu’à 24 ans, selon la télévision CCTV. Le groupe présenté par la justice sous le nom de « famille Ming » est accusé d’avoir collaboré avec d’autres réseaux pour mener des activités criminelles transfrontalières.

La justice affirme que la famille Ming s’est alliée à d’autres gangs « pour commettre des fraudes sur les réseaux de télécommunications, ouvrir des casinos, se livrer au trafic de drogue, à la prostitution organisée et à d’autres activités criminelles, impliquant plus de 10 milliards de yuans » (1,2 milliard d’euros), dit la justice.

Responsabilités et morts liées aux centres

Selon le communiqué repris par CCTV, ces centres d’arnaques en ligne, implantés notamment dans la région birmane de Kokang, seraient responsables de la mort d’au moins 14 personnes. La justice précise que la famille est responsable de la mort de 10 personnes employées dans les centres de cybercriminalité qui essayaient de s’enfuir. En 2023, elle a causé la mort de quatre autres personnes lors d’une opération de transfert d’un centre.

Fonctionnement des centres et exploitation humaine à la frontière birmano‑chinoise

Ces centres de fraude, qui pullulent en Asie du Sud‑Est et en Birmanie, se développent dans des zones échappant au contrôle de l’État et fonctionnent souvent comme des forteresses. Ils recrutent parfois par la tromperie : des travailleurs, notamment des ressortissants chinois, sont attirés par la promesse d’un emploi rémunérateur puis retenus et contraints de participer à des escroqueries commerciales, sentimentales ou à des paris illégaux.

Les arnaques reposent régulièrement sur des paiements en cryptomonnaies difficiles à tracer. Selon des experts cités dans les reportages, ces complexes génèrent des revenus colossaux, mesurés en milliards de dollars par an.

Les cas très médiatisés de ressortissants chinois exploités ont poussé Pékin à intensifier la coopération régionale. La Chine, la Birmanie et la Thaïlande ont lancé en février une opération conjointe visant au rapatriement de centaines de Chinois exploités dans ce type de centres ; des milliers de ressortissants ont déjà été rapatriés vers la Chine, selon les bilans officiels et médiatiques.

Chiffres, rapports internationaux et secret sur la peine de mort

Un rapport des Nations unies publié en 2023 estimait qu’au moins 120 000 personnes travailleraient en Birmanie dans ces centres où la torture, la détention arbitraire, la violence sexuelle et le travail forcé seraient répandus. Ces chiffres visent à rendre compte de l’ampleur du phénomène de cyberfraude et d’exploitation humaine le long des frontières de la Birmanie.

La Chine maintient le secret sur ses statistiques d’exécution. Des ONG de défense des droits humains, dont Amnesty International, estiment que la Chine est le pays qui exécute le plus de condamnés chaque année, mais les chiffres officiels restent non publiés.

Le verdict rendu à Wenzhou illustre la volonté des autorités chinoises de cibler des réseaux opérant depuis la Birmanie et d’appliquer des peines sévères pour des affaires de grande ampleur touchant des ressortissants et des intérêts chinois.

Procédure judiciaire et suites possibles

Le jugement de première instance peut faire l’objet d’un appel. Les autorités judiciaires chinoises et les organes d’instruction n’ont pas détaillé le calendrier des procédures d’appel dans le communiqué repris par CCTV. Les peines prononcées — incluant la condamnation à mort pour seize personnes — marquent néanmoins un tournant dans la répression des réseaux de fraude transfrontaliers basés en Birmanie.

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