Home Industrie et technologieContinental se recentre sur ses pneus, fin de l’ère des fournisseurs automobiles

Continental se recentre sur ses pneus, fin de l’ère des fournisseurs automobiles

by Sara
France

Continental, reconfiguration, pneus, industrie automobile, vente Contitech : le groupe de Hanovre opère une transformation radicale en se recentrant sur son activité historique des pneus, après avoir scindé sa division de fournisseurs automobiles et introduit Aumovio en bourse, a expliqué le patron Nikolai Setzer (54) dans un entretien avec l’Agence de presse allemande.

Continental, reconfiguration, pneus, industrie automobile, vente Contitech : focalisation sur le cœur de métier

Continental a procédé à une série d’opérations stratégiques visant à réduire son périmètre. Le groupe a d’abord séparé sa division de fournisseurs automobiles ; la nouvelle entité Aumovio est déjà entrée en bourse. L’étape suivante porte sur la cession de la branche de techniques des polymères Contitech. À terme, le groupe veut conserver uniquement son activité pneumatiques.

Interrogé sur ce qu’implique ce recentrage, le directeur général Nikolai Setzer a défendu ce choix comme fondé sur la performance des divisions : il ne s’agit pas d’un retour en arrière mais d’une concentration sur une activité jugée rentable. Il a précisé que la priorité est que chaque unité soit performante dans son domaine.

„Wir werden damit mehr Wert schaffen. Daher fühlt es sich gut an.“

— Nikolai Setzer, entretien avec l’Agence de presse allemande

Vente de Contitech en deux temps et calendrier

Le groupe a signé un contrat pour céder la partie « Original Equipment Solutions » de Contitech, qui correspond au commerce des tuyaux, des joints et des éléments de roulement pour les automobiles. La finalisation de cette première cession est prévue pour le premier trimestre 2026. Le reste de Contitech doit être vendu ultérieurement, selon le plan annoncé.

Setzer a expliqué que la vente en deux temps vise à garantir que Contitech atteigne « plus de 80 % d’activité industrielle » et puisse revêtir pleinement sa qualité d’« industrieperle », une préparation en cours depuis 2023.

Pourquoi scinder Aumovio et vendre Contitech ?

Sur la question de l’indépendance d’Aumovio, Setzer a rappelé que Continental a construit cette entité en interne mais que, en étant autonome et cotée, elle disposera de structures et d’investisseurs plus adaptés à son rythme et à ses besoins spécifiques. Selon lui, l’activité automobile exige d’autres structures et une plus grande rapidité que ce qu’aurait permis le groupe consolidé.

„Eigenständig wird es sich nun noch besser entwickeln. Das Autogeschäft braucht andere Strukturen, andere Investoren und Geschwindigkeit.“

— Nikolai Setzer, entretien avec l’Agence de presse allemande

Concernant le passé de Continental, marqué par des acquisitions massives visant à devenir un « system supplier », Setzer a estimé que cette stratégie avait été correcte à l’époque mais que l’industrie automobile a évolué : certains constructeurs réintègrent des fonctions, et les unités spécialisées réussissent mieux dans le nouvel environnement.

Le pneumatique comme activité centrale et positionnement international

Setzer décrit les pneus comme un « business attractif et stable », porteur de résultats solides même en période difficile. Il souligne que l’essentiel du marché dépend du remplacement des pneus plutôt que de la production de véhicules neufs, ce qui atténue l’impact des baisses de production automobile sur l’activité pneumatiques.

Sur le plan international, Continental renforce sa production locale, notamment aux États‑Unis, où le groupe dispose déjà de trois usines de pneumatiques employant plus de 8 000 personnes et envisage d’en ouvrir d’autres. Toutefois, Setzer admet qu’il n’est ni possible ni pertinent de produire l’intégralité du volume vendu sur place et que certains pneus resteront issus du réseau de production global.

„Wir haben drei Reifenwerke mit mehr als 8.000 Mitarbeitern in den USA – vielleicht werden es noch ein paar mehr.“

— Nikolai Setzer, entretien avec l’Agence de presse allemande

La Chine figure aussi parmi les marchés-clés : Continental est présent dans l’équipement d’origine auprès des acteurs locaux, y compris BYD, en produisant « largement localement » pour répondre à la demande.

Technologie, électromobilité et perspectives

Interrogé sur l’impact des véhicules électriques, Setzer a expliqué que leur poids et leur couple accrus entraînent mécaniquement une usure plus rapide des pneus, tout en exigeant des performances élevées en sécurité et en faible résistance au roulement pour préserver l’autonomie. Cette double exigence doit conduire à des sauts technologiques, favorables aux acteurs technologiques du pneumatique.

Sur la possibilité que Continental devienne lui-même une cible d’acquisition du fait d’un recentrage, Setzer a refusé de spéculer mais a noté qu’un intérêt extérieur serait d’abord une confirmation du succès de la stratégie. Il a par ailleurs rappelé la présence d’un actionnaire ancre fidèle, Schaeffler.

Calendrier de succession et engagement

Setzer a confirmé son intention de céder ses responsabilités après la réussite de la réorganisation et la cession de Contitech, sans fixer de date précise. Il conclut sur une formule d’attachement au groupe :

„Bis zum letzten Tag Continental“

— Nikolai Setzer, entretien avec l’Agence de presse allemande

La transformation de Continental se traduit par une scission nette des activités historiques de fournisseur automobile vers des entités autonomes, la vente progressive de Contitech et un recentrage stratégique sur les pneus, jugés cœur de métier et levier de création de valeur.

Continental | Reconfiguration | Pneus | Industrie Automobile | Vente Contitech | Vente | Innovation | France
source:https://www.stern.de/gesellschaft/regional/niedersachsen-bremen/autozulieferer–continental-chef–warum-am-ende-nur-reifen-bleiben-36091900.html

You may also like

Leave a Comment