750 000 seniors en France en mort sociale, baromètre

Plus de 750 000 seniors en France vivront cette année sans contact durable avec famille, amis ou voisins, selon Les Petits Frères des pauvres et un baromètre CSA réalisé en 2025. Cette réalité, qualifiée de \ »mort sociale\ » par l’association, s’est accélérée de 150% en huit ans et touche un quart des personnes âgées de plus de 75 ans, selon les chiffres présentés mardi. Le phénomène est lié au vieillissement démographique, à la rupture des liens pendant la crise sanitaire et à un manque de structures d’aide et de solidarité locale. Le rapport rappelle aussi que le taux de suicide des 85-94 ans était de 35,2 pour 100 000 en 2022, soit bien plus élevé que dans la population générale.

750 000 seniors en France touchés par la mort sociale, selon un baromètre

Selon l’association, environ 750 000 seniors se trouvent en situation de \ »mort sociale\ », c’est-à-dire sans contact régulier avec famille, amis, voisinage ou associations. Le chiffre représente 4% des plus de 60 ans et a augmenté de 150% en huit ans, selon l’étude CSA publiée en avril 2025. Le baromètre montre aussi que 2 millions de seniors restent isolés des cercles familiaux et amicaux, et que le nombre total de liens sociaux s’est effondré de plus de 120% depuis 2017. En 2017, elles n’étaient \ »que\ » 300 000 dans cette situation. \ »Autour de 80 ans, avec le décès du conjoint, des amis et des voisins du même âge, les seniors sortent moins, car ils sont moins autonomes, ne conduisent plus\ », selon Isabelle Sénécal. Selon le baromètre, 1,5 million de personnes âgées ne voient jamais ou quasiment jamais leurs enfants et petits-enfants, contre 470 000 en 2017, et 3,2 millions n’ont pas d’enfants ou de petits-enfants. Le rapport met aussi en évidence que le vieillissement de la population et la rupture des liens pendant la crise sanitaire expliquent en partie cet isolement, qui pourrait s’aggraver si les natalités restent faibles.

Le contexte démographique et la fragilité croissante des liens sociaux posent la question des soutiens publics et associatifs pour reconnecter les seniors.

Impact du vieillissement et appel à renforcer les liens sociaux

Les Petits Frères des pauvres soulignent qu’une partie du problème vient de la continuité des liens familiaux et du réseau de solidarité local. On a besoin de natalité, pas seulement pour financer les retraites, mais pour éviter l’isolement au grand âge, facteur de perte d’autonomie, de mal-être, voire de dépression. Car les premiers aidants sont la famille, a insisté Isabelle Sénécal. Le document rappelle aussi que le vieillissement démographique et la diminution des échanges pendant la pandémie ont accru les risques d’isolement et de mal-être chez les personnes âgées, un phénomène qui exige une réponse coordonnée des pouvoirs publics et des associations locales.