Le procès du maire de Fréjus, David Rachline, se déroule devant le tribunal correctionnel de Draguignan dans le Var pour des faits présumés de prise illégale d’intérêt. L’affaire porte sur ses nominations à la tête de deux sociétés d’économie mixte, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, et sur une rémunération additionnelle d’environ 1 000 euros par mois. À la barre, il a répété agir uniquement dans l’intérêt de Fréjus et non par intérêt personnel et s’est dit «serein» durant l’audience. Le verdict est attendu en décembre et les débats portent sur l’influence potentielle de ces actions et sur les conditions qui ont déclenché l’enquête.
Draguignan: Procès du maire de Fréjus pour prise illégale d’intérêt
Âgé de 37 ans, David Rachline est jugé sur les questions liées à sa nomination à la tête de deux sociétés d’économie mixte, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, qui lui ont procuré une rémunération d’environ 1 000 euros par mois. L’enquête affirme qu’il aurait infl ué sur des délibérations du conseil municipal lors des votes, en restant présent et en proposant qu’ils se fassent à main levée, des éléments qui, selon les autorités, pourraient constituer une prise d’intérêt. À la barre, le maire affirme avoir agi dans l’intérêt de la ville et non pour un avantage personnel, et il s’est montré «serein» durant l’audience. Toutefois, les débats ont mis en lumière des questions sur la transparence et la gouvernance locale.
L’affaire s’inscrit dans un contexte politique complexe pour le Rassemblement national: l’ancien dirigeant du mouvement a promu Fréjus comme vitrine du projet politique et a vu son équipe critiquée pour les procédures et les dépenses. En 2023, la journaliste Camille Vigogne Le Coat a sévèrement mis en cause cette gestion dans son livre «Les Rapaces» (éditions Les Arènes), évoquant des enveloppes d’argent liquide sur fond de marchés truqués et d’arrangements avec un puissant entrepreneur local de BTP. De «pures inventions», assure M. Rachline.
Chronologie et enjeux du dossier: nominations et enquêtes
La procédure a évolué après l’ouverture d’une information judiciaire par la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) en 2021, qui portait initialement sur la rémunération du maire et a conduit à un non-lieu deux ans plus tard. Une nouvelle enquête a ensuite été ouverte sur les conditions de nomination à la tête des SEM, et des perquisitions ont été menées, notamment à la mairie en mars. Le cadre judiciaire se mêle aussi à des enjeux locaux: la ville de Fréjus est une vitrine du projet politique du RN dans une commune balnéaire de plus de 50 000 habitants.
Le procès a suscité des réactions et des incertitudes sur les suites judiciaires, alors que le verdict est attendu en décembre. Les défenseurs et les opposants évoquent des interprétations contradictoires des faits et des éléments de preuve; à ce stade, les informations publiques ne permettent pas de trancher sur la réalité d’un avantage personnel ou d’un conflit d’intérêts. L’affaire illustre aussi les tensions entre transparence administrative et pratiques locales dans l’orbite du parti d’extrême droite.