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Des chercheurs dirigés par Fabrice Lejeune présentent une nouvelle approche d’immunothérapie visant à rendre visibles les cellules cancéreuses en manipulant la production de protéines mutantes. L’équipe a démontré, dans un modèle murin, que l’utilisation de la molécule 2,6-diaminopurine (DAP), présente dans Lepista flaccida, peut réactiver la fabrication de protéines mutantes et révéler une signature spécifique que le système immunitaire peut reconnaître. Les résultats, publiés dans Molecular Therapy, ouvrent une voie prometteuse, tout en nécessitant des validations chez l’humain et des évaluations de sécurité plus poussées.
Une stratégie d’immunothérapie guidée par la production de protéines mutantes
Selon les auteurs, le point clé est de contourner un mécanisme naturel qui empêche la synthèse de protéines mutantes dans les cellules cancéreuses et qui, malgré de nombreuses mutations, permet aux tumeurs de progresser. En utilisant la 2,6-diaminopurine, l’équipe a permis la production de protéines mutantes dans les cellules tumorales, ce qui génère une signature spécifique reconnaissable par le système immunitaire et permet une réponse ciblée contre les cellules cancéreuses.
Résultats précliniques et publication
Dans des modèles de cancer murins, l’approche décrite a permis de ralentir la progression des tumeurs et a été publiée dans Molecular Therapy. Les chercheurs précisent qu’il s’agit d’un jalon précoce qui nécessite des validations supplémentaires chez l’humain et une évaluation approfondie de la sécurité avant toute extrapolation clinique.
« Ces résultats constituent une étape importante vers de nouvelles stratégies d’immunothérapie anticancéreuse. Des travaux complémentaires seront nécessaires pour évaluer l’efficacité et la sécurité de cette approche chez l’être humain », explique Fabrice Lejeune, dernier auteur de l’étude.
Perspectives et limites
Les auteurs insistent sur la nécessité de vérifier ces résultats dans d’autres modèles et d’étudier attentivement les questions de sécurité et d’efficacité chez l’humain. Si la voie reste expérimentale, elle illustre une approche originale visant à rendre visibles des protéines mutantes et à solliciter les défenses immunitaires pour cibler les cellules tumorales.