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GenZ 212, le collectif de jeunes Marocains, a appelé à la démission du gouvernement après une sixième soirée consécutive de manifestations pour de meilleurs services de santé et d’éducation, marquées par des violences et des tensions sociales. À Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir, des milliers de manifestants ont réclamé des réformes et expliqué vouloir des hôpitaux et des services publics équitables. GenZ 212 se présente comme un espace de discussion sur des questions telles que la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption, et affirme agir « par amour de la patrie et du roi ». Le gouvernement, pour sa part, réitère sa volonté de dialogue et poursuit des chantiers d’infrastructures destinés à accompagner le développement du royaume, notamment la construction de nouveaux stades dans le cadre de la préparation à la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal.
GenZ 212 appelle à la dissolution du gouvernement et à un processus judiciaire équitable
« Nous demandons la dissolution du gouvernement actuel pour son échec à protéger les droits constitutionnels des Marocains et à répondre à leurs revendications sociales », a déclaré GenZ 212 dans un communiqué adressé au roi Mohammed VI, appelant aussi à l’ouverture d’un « processus judiciaire équitable » pour poursuivre les responsables de corruption. Plus tôt, le Premier ministre Aziz Akhannouch a affirmé la volonté de l’exécutif de « répondre aux revendications sociales » des jeunes et « sa disposition à dialoguer ». Le royaume, qui coorganisera la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal, a engagé de vastes chantiers d’infrastructures : construction de nouveaux stades, extension du réseau à grande vitesse et modernisation de plusieurs aéroports.
Violences et bilan des nuits de protestation
Dans la nuit de mercredi à jeudi, après les manifestations, des violences avaient éclaté dans le royaume. Trois personnes ont été tuées par des gendarmes « en légitime défense » alors qu’elles tentaient « de prendre d’assaut » une brigade de gendarmerie dans le village de Lqliaâ, près d’Agadir, pour s’emparer d’armes et de munitions, selon le ministère de l’Intérieur et les autorités locales. Ces violences, auxquelles ont participé un grand nombre de mineurs, ont fait plus de 350 blessés au Maroc, en majorité parmi les forces de l’ordre et engendré des dégâts matériels, notamment sur des véhicules des autorités, de particuliers et des établissements administratifs, commerciaux ou sanitaires, d’après le ministère de l’Intérieur. Des violences ont aussi été observées à Salé et dans d’autres villes; l’ampleur des incidents et leur caractère nocturne alimentent l’inquiétude des habitants et des autorités.
Réactions officielles et implications politiques
Le Premier ministre Aziz Akhannouch a réaffirmé la volonté de l’exécutif de répondre aux revendications sociales et sa disposition à dialoguer, dans un contexte où des rassemblements ont été autorisés pour la première fois mercredi par les autorités. Le mouvement GenZ 212 insiste sur son identité d’« espace de discussion » sur des questions « comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption », et affirme agir « par amour de la patrie et du roi ». Des réformes dans le domaine de la santé, engagées ces dernières années, ont été reconnues comme insuffisantes par le ministre de la Santé, Amine Tehraoui, lors d’une intervention devant le Parlement. Enfin, GenZ 212 a réclamé la libération de toutes les personnes détenues en lien avec les manifestations pacifiques.