À Matignon, Sébastien Lecornu ouvre un rendez-vous jugé décisif avec les socialistes et les députés du Rassemblement national, dans l’espoir de réunir une majorité autour du budget. Le Premier ministre réunit les forces de la gauche et de l’extrême droite pour peser sur les instruments du pouvoir et éviter une censure. Cette étape survient après une mobilisation syndicale qui s’est essoufflée et sur fond de tensions autour des réformes. Les échanges promettent d’être techniques et polarisants, sans garantie sur l’issue.
À Matignon, Lecornu tente d’obtenir le soutien du PS et du RN pour le budget
Selon des proches du président, « C’est le D-Day », glisse un proche du président Emmanuel Macron, qui avait demandé à son Premier ministre de « travailler » avec les socialistes dans le but d’obtenir leur bienveillance pour faire passer le budget. Sans succès jusqu’à présent, le nouveau locataire de Matignon doit rencontrer Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, puis Olivier Faure, premier secrétaire du PS, avant Les Ecologistes et le PCF. LFI a de son côté toujours refusé de le rencontrer.
Au fil de la journée, les discussions ont tourné autour de mesures fiscales et sociales proposées par Lecornu, tandis que les responsables des partis peaufinent leurs positions sur le budget. «A ce stade, la participation de la droite au gouvernement n’est pas acquise du tout», a prévenu le président de LR après ce rendez-vous. De leur côté, le député Jean-Philippe Tanguy du RN a soufflé le chaud et le froid, affirmant que son parti ne censurerait pas le gouvernement s’il y a dans son budget des baisses d’impôts et de dépenses.
Les acteurs reconnaissent que, même en cas d’accord partiel, la situation reste fragile: le RN détient le plus gros groupe à l’Assemblée nationale et les places sur les commissions ont été discutées. À l’Élysée, on indique que l’objectif est de trouver une solution qui évite de s’enliser dans une distribution de postes tout en préservant la ligne actuelle du gouvernement. La question de la tenue de la déclaration de politique générale du Premier ministre, attendue lundi ou mardi, demeure centrale.
Réactions, incertitudes et perspective budgétaire
La Tribune, qui a résumé l’actualité de ce vendredi, rappelle que Lecornu cherche à obtenir une majorité au Palais-Bourbon pour faire passer le budget, et que les échanges s’inscrivent dans une dynamique de dernière chance pour éviter une censure. Le tableau des soutiens et des réserves reste mouvant, et les partis se tiennent prêts à ajuster leurs positions selon les propositions budgétaires.
En somme, les discussions à Matignon se déroulent dans un contexte politique complexe, avec des ambitions contradictoires et peu de marges de manœuvre pour composer une coalition durable. Le tempo des prochains jours dépendra largement de la façon dont chaque camp évaluera le coût politique d’un accord potentiel et des concessions qu’il pourra supporter.