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Des militants du mouvement Génération Z 212 ont de nouveau manifesté vendredi soir dans plusieurs villes du Maroc pour réclamer l’amélioration des services de santé et d’éducation, la fin de la corruption et le départ du chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Ces rassemblements, organisés après un appel du mouvement, ont rassemblé des dizaines de jeunes et se sont déroulés pour la plupart de manière pacifique, selon plusieurs témoins.
Déroulement des rassemblements
À Rabat, des dizaines de jeunes se sont rassemblés devant le siège du Parlement, répondant à l’appel du mouvement pour le septième jour consécutif. Ils ont scandé des slogans revendicatifs et ont observé des actions symboliques en mémoire des victimes des récents incidents.
- À Rabat : rassemblement face au Parlement et slogans tels que « Le peuple veut la santé et l’éducation » et « Liberté, dignité, justice sociale ».
- À Agadir : plusieurs dizaines de manifestants présents dans la rue, expression visible du mouvement dans le sud.
- À Casablanca et à Tanger : des images et retransmissions ont montré des rassemblements similaires dans ces grandes villes.
Revendiations principales
Les manifestants réclament des réponses concrètes aux problèmes sociaux et économiques qui touchent les jeunes et les catégories les plus vulnérables. Les demandes se concentrent principalement sur trois axes essentiels.
- Amélioration des services de santé publique, notamment l’accès et la qualité des soins.
- Renforcement et financement de l’éducation pour garantir des opportunités égales.
- Lutte contre la corruption et responsabilité des dirigeants, incluant l’exigence du départ du chef du gouvernement Aziz Akhannouch.
Le mouvement a annoncé qu’il publierait ultérieurement une « formule officielle » détaillant ses revendications finales.
Réponse des autorités et ton du mouvement
Le gouvernement a indiqué sa disposition au dialogue, affirmant vouloir transférer le débat de l’espace virtuel vers les institutions. Cette ouverture a été présentée comme une volonté de discuter des préoccupations sociales dans des cadres officiels.
De leur côté, les organisateurs ont appelé à la poursuite des actions pacifiques. À Rabat, certains manifestants ont porté des vêtements noirs en signe de deuil pour les personnes décédées lors des violences survenues quelques jours plus tôt.
Violences récentes et bilan
Les précédentes manifestations ont dégénéré en épisodes de violence, notamment la nuit de mardi à mercredi, entraînant un lourd tribut humain et des blessés. Les autorités ont fait état d’un bilan chiffré et d’enquêtes en cours concernant ces événements.
- Trois personnes tuées par balles des forces de sécurité lors d’une tentative d’attaque d’une caserne de la gendarmerie dans le sud du pays.
- Plus de 350 personnes blessées, la majorité appartenant aux forces de l’ordre, selon le ministère de l’Intérieur.
- Des incidents ont eu lieu dans des localités où le mouvement n’avait pas officiellement appelé à manifester.
Suite à ces événements, le mouvement a demandé la destitution du gouvernement actuel, le jugeant incapable de protéger les droits constitutionnels et de répondre aux revendications sociales.
Origines et identité du mouvement
Le nom du mouvement associe « Génération Z », la classe d’âge née à la fin des années 1990 et au début des années 2000, au chiffre « 212 », indicatif téléphonique international du Maroc. Cette identité souligne à la fois la jeunesse des participants et leur attachement au pays.
Les mobilisations ont commencé début septembre, avec une organisation en ligne ayant pris forme notamment sur des plateformes de discussion. Le mouvement s’est structuré après des manifestations à Agadir à la mi-septembre, déclenchées par la mort de huit femmes enceintes dans un hôpital public local, événement qui a alimenté la colère et les appels au changement.