Dans l’affaire dite des viols de Mazan, Gisèle Pelicot est de nouveau appelée à la barre après le verdict rendu en décembre dans une affaire devenue symbole des violences sexuelles et de la soumission chimique. La cour d’assises du Gard à Nîmes organise une confrontation entre Husamettin Dogan et Gisèle Pelicot, la victime, sur fond de témoignages et de pièces de preuves. « Il n’y a pas de petit viol. Celui de monsieur Dogan, ce dernier appelant, n’est pas moins grave que celui de tous les autres » devrait-elle rappeler, selon l’avocat de la victime. Mme Pelicot, accueillie à chaque arrivée et sortie par les applaudissements du public, ne s’est pas exprimée depuis l’ouverture du procès et reste dans « l’incompréhension face au déni persistant en dépit même de la preuve matérielle », selon son avocat. Les enquêteurs rappellent que 107 photos et 14 vidéos de la soirée du 28 juin 2019, au domicile conjugal de Mazan, ont été retrouvées sur le disque dur de l’ex-mari et pourraient être diffusées avant l’audition pour éclairer les débats.
Confrontation attendue à Nîmes entre Gisèle Pelicot et Husamettin Dogan
La cour d’assises du Gard à Nîmes se prépare à une confrontation marquée entre Gisèle Pelicot et Husamettin Dogan. L’audience met en lumière une victime prête à s’exprimer pour tourner la page, selon l’avis de l’un de ses avocats. Dogan, âgé de 44 ans et d’origine turque, a déjà déclaré qu’il n’avait jamais voulu violer, position qui sera examinée à la barre. Des éléments de preuve, notamment la diffusion possible de vidéos, pourraient rythmer les échanges et influencer le déroulement de l’audience. Le procès d’appel s’appuie sur une série de témoignages et de documents qui alimentent les débats sur le consentement et la responsabilité des actes.
Preuves et débats à l’appel Mazan
Le dossier central du procès d’appel repose sur des preuves matérielles déjà présentées lors du premier procès. On compte 107 photos et 14 vidéos de la soirée du 28 juin 2019 au domicile conjugal de Mazan, retrouvées sur le disque dur de Dominique Pelicot. Ces éléments pourraient être diffusés juste avant l’audition pour nourrir les débats, a précisé le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l’enquête de ce dossier hors norme.
Sur plusieurs d’entre elles, l’accusé apparaît en compagnie de Dominique Pelicot en train d’effectuer des pénétrations vaginales mais aussi des fellations forcées à une Gisèle Pelicot totalement inerte et ronflant. Une image pourrait être particulièrement débattue: on y voit Husamettin Dogan pénétrer la septuagénaire et se retirer immédiatement lorsque celle-ci bouge légèrement, en raison d’un réflexe ou d’une gêne, a précisé mardi à la barre le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l’enquête de ce dossier hors norme.
Lors du procès de première instance, l’avocate de l’accusé, Sylvie Menvielle, avait saisi ce mouvement pour laisser planer le doute sur une éventuelle complicité de la victime, ce qui avait suscité la colère de Gisèle Pelicot qui avait quitté brièvement la salle. M. Dogan, ex-ouvrier du BTP de 44 ans, aura peut-être été préalablement questionné sur ce sujet lors de son interrogatoire. Initialement prévu mardi, il a été décalé à mercredi matin en raison du retard pris à l’audience et répétera sans doute à nouveau avoir été « piégé » par Dominique Pelicot, ce « manipulateur », et avoir pensé participer au jeu consenti d’un couple libertin. Lors de sa première prise de parole lundi, ce Turc arrivé en France dans son enfance et au parcours compliqué avait déclaré ne « jamais » avoir « voulu violer » Gisèle Pelicot. Version contestée mardi par Dominique Pelicot qui, comparaissant depuis son box en qualité de simple témoin, a assuré qu’il cherchait « une personne pour abuser de son épouse à son insu » et que M. Dogan ne pouvait avoir « aucun doute quant à l’état de (son) épouse lors de sa venue ». Après l’audition de Gisèle Pelicot devraient débuter, vraisemblablement dans l’après-midi, les plaidoiries de ses avocats suivies du réquisitoire de l’avocat général. En première instance, 12 ans de prison avaient été requis contre l’accusé qui, poursuivi pour « viols aggravés », risque un maximum de 20 ans de réclusion. Les plaidoiries des avocats de M. Dogan pourraient elles avoir lieu en fin de journée ou plus probablement être décalées à jeudi, jour désormais attendu pour le verdict.