Le verdict du procès Mazan, sur les viols présumés d’une ex‑épouse, est attendu en appel pour Husamettin Dogan, l’unique accusé à être jugé une seconde fois. Après quatre jours d’audience et des révélations sur les actes reprochés, le dossier rappelle les condamnations déjà prononcées contre les autres prévenus. Le récit, qui a ému l’opinion et suscité des appels à la justice pour les droits des victimes, se joue devant la cour d’assises du Gard.
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Verdict attendu pour Husamettin Dogan en appel
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Husamettin Dogan est l’unique accusé des viols de Mazan à être jugé en appel. La cour d’assises du Gard doit statuer sur son sort, après que l’ensemble du dossier a été réexaminé à Nîmes et Avignon. En première instance, Dogan avait été condamné à neuf ans de prison; l’accusation avait réclamé 12 ans lors du procès d’Avignon. Les 49 autres condamnés avaient écopé de peines allant de trois ans, dont deux avec sursis, à 15 ans pour un homme venu à six reprises au domicile du couple à Mazan (Vaucluse).
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Le récit rappelle le rôle attribué à Dominique Pelicot dans la drogue et la livraison de Gisèle Pelicot à des inconnus recrutés sur Internet. « La peine est à revoir », a plaidé mercredi Antoine Camus, l’un des avocats de Gisèle Pelicot. « Une victime endormie, on n’y touche pas. » Et d'ajouter: « Après le parcours du combattant mené par Gisèle Pelicot, on espère que ce jury dira haut et fort qu’en France, les droits de l’homme sont aussi ceux de la femme, que le consentement ne se recueille pas auprès du mari, qu’un acte sexuel imposé à un corps endormi est un viol ».
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La défense tente aussi de présenter Dogan comme quelqu’un qui pensait participer au jeu consenti d’un couple libertin, affirmant « jamais eu l’intention » de violer Mme Pelicot et soulignant que trois photos montrant une femme ressemblant à Gisèle Pelicot ont été diffusées, « qui ont pu servir d’appât » et contribuer à faire croire à M. Dogan qu’il allait participer à une soirée libertine, selon les avocats.
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La cour criminelle d’Avignon avait condamné tous les accusés, et le texte du jugement avait insisté sur le fait que « chacun était en mesure d’appréhender à sa juste mesure la situation à laquelle il se trouvait confronté lorsqu’il abordait le corps inerte de Gisèle Pelicot ». Gisèle Pelicot l’a réaffirmé mercredi: « A quel moment je vous ai donné le consentement ? Jamais ! »
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Des éléments de procédure et des enjeux pour les victimes
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Le déroulement de l’audience et les éléments techniques – réquisitoire, vidéos et témoignages – nourrissent le débat sur le consentement et les droits des victimes. Gisèle Pelicot a réaffirmé son appel à la reconnaissance des droits des femmes dans ce dossier médiatisé, appelant à ce que les victimes n'aient jamais honte de ce qu'on leur a imposé par la force.
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Les avocats soulignent que les images présentées lors de l'audience ont pu influencer certaines impressions et avancent l'idée d'un contexte complexe où les échanges entre les témoins et l'accusé pourraient être interprétés différemment. Le verdict final est attendu dans l'après-midi, et le débat se poursuit autour de la notion de consentement et des responsabilités individuelles.