Le temps presse pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, nommé tout juste à Matignon, qui tente de constituer rapidement un gouvernement dans un contexte de blocage avec l’opposition. Le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner le budget avant le 31 décembre, et les calculs autour d’un passage \ »Texte par texte\ » occupent une place centrale. Le Président Emmanuel Macron s’est aussi engagé à se rendre en Égypte pour marquer son \ »soutien à la mise en oeuvre de l’accord présenté par Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza\ », ce qui pourrait compliquer la tenue d’un Conseil des ministres ce jour-là. Le gouvernement envisagé n’inclurait ni LR ni l’UDI, et le casting demeure incertain.
À Paris, Lecornu prépare un gouvernement dans l’urgence
Dans ce contexte, Sébastien Lecornu doit former rapidement son équipe, avec l’objectif d’un équilibre entre les postes et les finances afin d’aller vite. Face au refus d’une partie de l’opposition — LR et l’UDI ayant exclus toute participation — et à des positions hésitantes dans les rangs des centristes et des ex-alliés, le camp présidentiel cherche à préserver une cohérence autour du budget. « Je ne ferai pas n’importe quoi », a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. Le Premier ministre peut aussi envisager de limiter le nombre de ministres régaliens et de réserver certains postes clés, comme les Finances et le Budget, pour accélérer le processus.
Parlements, censure et équilibres: positions des partis autour du projet Lecornu
Le texte du budget et les délais parlementaires restent au centre des enjeux. Les évolutions rapides des alliances, entre les Républicains, l’UDI, Horizons et les formations de gauche, pèsent sur les décisions. Le PS, qui menace de censure, a imposé des conditions autour des engagements budgétaires et sociaux évoqués dans les discussions. « Sans confirmation de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons », a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans la Tribune Dimanche. Le PS demeure l’unique adversaire à pouvoir bloquer le gouvernement, tandis que le Rassemblement national et l’UDR d’Éric Ciotti restent sur une position d’obstruction.
Au-delà des postures, le calendrier demeure serré: le gouvernement devra obtenir le soutien parlementaire nécessaire pour faire adopter le budget et éviter une censure. Les formations affiliées au camp présidentiel cherchent à avancer tout en ménageant des compromis afin de préserver la stabilité de l’exécutif dans les semaines à venir.