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Face à la posture de plus en plus menaçante de la Russie, Thales accélère la production de ses systèmes de sonar. Le groupe a annoncé une multiplication par 2 à 2,5 de sa capacité entre 2024 et 2026, selon Emmanuel Michaud, vice-président du secteur sous-marins. Cette dynamique est portée par l’augmentation des budgets de défense en Europe et se traduit par une hausse des effectifs, notamment à Brest où Thales emploie plus de 1 800 personnes, avec 120 recrutements en 2024 et le même nombre prévus en 2025.
Hausse de la production et capteurs avancés
Selon Emmanuel Michaud, « Pour tenir compte de l’augmentation de la demande », la capacité de production va être multipliée « par 2 à 2,5 » entre 2024 et 2026. Cette dynamique est alimentée par l’augmentation des budgets de défense en Europe face à la menace perçue et par l’extension du carnet de commandes du groupe.
Thales, qui emploie plus de 1 800 personnes à Brest, a recruté 120 personnes en 2024 et prévoit le même nombre d’embauches en 2025. Dans le domaine, Thales développe également des solutions comme la bouée sonar Sonoflash, qui peut être transportée par hélicoptère puis larguée dans l’eau, et qui « permet de détecter, de pister et, le cas échéant, d’engager un armement une fois que la cible est identifiée », ajoute Emmanuel Michaud.
Concurrence et solutions autonomes
La compétition dans ce secteur est intense. Le sonar tracté Tsam, remorqué sur un drone de surface, peut trouver des objets « de l’ordre d’une carte bancaire sous l’eau », selon Anthony Loussaut, responsable des sonars pour le projet MMCM.
Thales qui a déjà vendu plus de 300 sonars de chasse aux mines à une cinquantaine de marines, a livré pour la première fois un système autonome à la Marine nationale fin 2024 puis à la Royal Navy en février 2025. Leur mise en service est prévue en 2026. Le groupe franco-belge Exail qui fabrique des drones marins chasseurs de mines revendique ainsi des solutions moins chères et un carnet de commandes « multiplié par dix » depuis un contrat en 2019 avec les marines belge et néerlandaise.
Intégration et défis du marché
Selon Xavier Tytelman, expert défense et ancien aviateur de la patrouille maritime interrogé par l’AFP, « Thales a une vraie capacité d’intégration de bout en bout, ils savent coordonner les drones, la connectivité, les capteurs, le traitement de données… Exail est plutôt champion dans le domaine des véhicules non-habités ». Cette analyse souligne la dynamique de concurrence et d’innovation dans les technologies de détection et de lutte anti-sous-marine.