Home ActualitéMarjorie Taylor Greene : De la théorie du complot à l’accusation de génocide à Gaza

Marjorie Taylor Greene : De la théorie du complot à l’accusation de génocide à Gaza

by Sara
États-Unis, Israël, Palestine

« Ils ne sont pas Hamas ; ce sont vraiment des femmes et des enfants. On ne peut ignorer le nombre d’images et de vidéos montrant des enfants déchirés, retrouvés morts sous les décombres. Ce n’est pas une mise en scène, ni une propagande militaire fabriquée, c’est totalement réel. »

Cette déclaration, qui pourrait sembler provenir d’un militant palestinien ou d’un défenseur des droits humains, a été prononcée par Marjorie Taylor Greene — connue sous l’acronyme MTG — élue républicaine au Congrès américain et figure de l’extrême droite américaine, propageant théories du complot et positions racistes.

Théoricienne et promotrice de complots

Marjorie Taylor Greene a promu des thèses ouvertement antisémites, notamment la théorie du complot d’un prétendu « génocide blanc ». Elle a aussi relayé des allégations selon lesquelles l’État interviendrait dans des fusillades de masse et accusé la famille Clinton de crimes, tout en qualifiant les attentats du 11 septembre de « mise en scène ». (Voir contexte sur le 11-Septembre : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/30/%D9%87%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%AA-11-%D8%B3%D8%A8%D8%AA%D9%85%D8%A8%D8%B1-2001)

Son discours conspire à polariser et à radicaliser, renforçant sa réputation de figure extrême et imprévisible dans la vie politique américaine.

Parcours personnel et professionnel

Née en 1974 à Milledgeville, comté de Baldwin (Géorgie), Marjorie Taylor Greene a suivi sa scolarité à la South Forsyth High School (diplômée en 1992) puis obtenu un bachelor en administration des affaires de l’Université de Géorgie en 1996.

Elle a travaillé dans une entreprise familiale de construction comme vice-présidente, puis a occupé le poste de directrice financière de Taylor Commercial (2007‑2011). Après avoir quitté ce poste, elle s’est tournée vers le fitness puis s’est lancée en politique après 2016.

Hostilité ouverte et attaques contre le « Squad »

Greene s’est fait connaître par des actions provocatrices au Capitole (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/10/4/%D8%A7%D9%84%D9%83%D8%A7%D8%A8%D9%8A%D8%AA%D9%88%D9%84-%D8%B1%D9%85%D8%B2-%D8%AA%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%AE%D9%8A-%D9%84%D8%B5%D9%86%D8%A7%D8%B9%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%B1%D8%A7%D8%B1) : elle est allée jusqu’à poster une photo la montrant armée à côté d’images d’élues progressistes — Alexandria Ocasio‑Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib — et a appelé les conservateurs chrétiens « à frapper » ce groupe connu sous le nom de « Squad » (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/12/19/%D8%A7%D9%84%D9%83%D9%88%D9%86%D8%BA%D8%B1%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%A4%D8%B3%D8%B3%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AA%D8%B4%D8%B1%D9%8A%D8%B9%D9%8A%D8%A9).

Elle a aussi reproché à Ilhan Omar et Rashida Tlaib de ne pas être de véritables représentantes parce qu’elles avaient prêté serment sur le Coran, leur demandant de prêter à la place sur la Bible.

Ascension au Congrès et lien avec Donald Trump

Marjorie Taylor Greene a mené sa première campagne pour le Congrès en se présentant comme une fervente soutien de Donald Trump (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/8/26/%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%84%D8%AF-%D8%AA%D8%B1%D9%85%D8%A8), bien que le président ne l’ait pas officiellement soutenue au départ.

Elle a remporté la primaire républicaine en 2020, puis la réélection en 2024. Après son élection, Trump a tweeté en la qualifiant de « future star républicaine ». Elle a défendu les tentatives de Trump visant à contester les résultats de 2020 et a participé avec d’autres républicains au rejet des votes du Collège électoral en 2021 (contexte sur Joe Biden : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/8/%D8%AC%D9%88%D8%B2%D9%8A%D9%81-%D8%A8%D8%A7%D9%8A%D8%AF%D9%86).

Sanctions politiques et exclusions

À la suite de son soutien à la violence politique et de propos controversés, la Chambre des représentants a retiré à Greene ses attributions au sein des commissions parlementaires.

En 2023 elle a été exclue du caucus de la Freedom Caucus après avoir injurié une collègue, Lauren Boebert, et en 2024 elle a tenté de destituer le président de la Chambre, Mike Johnson (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/2/19/%D9%85%D8%A7%D9%8A%D9%83-%D8%AC%D9%88%D9%86%D8%B3%D9%88%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D8%A6%D9%8A%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D9%8056-%D9%84%D9%85%D8%AC%D9%84%D8%B3-%D8%A7%D9%84%D9%86%D9%88%D8%A7%D8%A8).

Nationalisme chrétien et positions isolationnistes

Greene se définit comme nationaliste chrétienne et s’oppose farouchement à l’aide étrangère. Lors d’une conférence conservatrice, elle a déclaré que l’argent des contribuables américains devait profiter « uniquement à l’Amérique », et non à la Chine, à la Russie, au Moyen‑Orient ou à Guam (contexte Moyen‑Orient : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/11/19/%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D9%82-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%88%D8%B3%D8%B7-%D9%85%D8%B5%D8%B7%D9%84%D8%AD-%D8%A3%D9%88%D8%B1%D9%88%D8%A8%D9%8A-%D9%84%D9%83%D9%8A%D8%A7%D9%86).

Elle a voté pour abroger l’autorisation d’utilisation de la force militaire contre l’Irak, s’est opposée à l’augmentation de visas pour des alliés afghans et a soutenu le retrait des troupes américaines de Syrie dans les 180 jours.

Soutien de la Russie et critiques envers l’OTAN

Durant la guerre Russie‑Ukraine, Greene a relayé des messages pro‑russes, qualifiant l’Ukraine de « nation nazie » et louant Vladimir Poutine tout en dénonçant la corruption du gouvernement ukrainien selon elle.

Elle s’oppose à l’OTAN et a voté contre l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance (contexte OTAN : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2007/9/26/%D8%AD%D9%84%D9%81-%D8%B4%D9%85%D8%A7%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B7%D9%84%D8%B3%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D9%86%D8%A7%D8%AA%D9%88).

Position sur l’Iran

Greene a exprimé des doutes quant au programme nucléaire iranien et a affirmé que les Américains ne souhaitaient pas bombarder l’Iran pour « protéger un gouvernement israélien laïc ». Après des frappes américaines visant des installations nucléaires iraniennes, elle a estimé que « ce n’était pas notre bataille » et a tenu des propos comparatifs sur les bombes envoyées et reçues (contexte installations nucléaires : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/5/24/%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D8%A7%D9%82%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D9%86%D9%88%D9%88%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D8%A5%D9%8A%D8%B1%D8%A7%D9%86).

Accusation de « génocide » à Gaza et opposition au financement israélien

En juillet, Marjorie Taylor Greene est devenue la première élue républicaine à qualifier la situation à Gaza « d’ [élimination/génocide] » sur la plateforme X (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/21/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%A8%D8%A7%D8%AF%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D8%A9).

Elle a déclaré : « Les États‑Unis financent Israël à hauteur de 3,8 milliards de dollars d’aide militaire par an avec l’argent des contribuables. Je ne veux pas payer pour un génocide à Gaza et je ne resterai pas silencieuse. »

Greene a proposé un amendement visant à mettre fin au financement américain du dispositif de défense israélien connu sous le nom de « Dôme de fer ». Elle a aussi dénoncé des frappes ayant touché une église catholique à Gaza et déclaré que « des populations entières sont anéanties ».

Affirmation d’une influence israélienne sur le Congrès

En août, Greene a affirmé que « Israël exerce une influence et un contrôle énormes sur presque tous les membres du Congrès », évoquant l’existence d’un lobby poussant ces élus à visiter Tel‑Aviv. Elle a insisté qu’aucun autre pays n’avait un pouvoir comparable sur les États‑Unis.

Cette rhétorique alimente le débat sur les relations américano‑israéliennes et provoque indignation et controverse au sein des deux camps politiques.

Style combatif et rôle au sein du mouvement MAGA

Greene est une personnalité clivante, connue pour son ton belliqueux et ses prises de position radicales. Elle est devenue une voix importante du mouvement « Make America Great Again » (MAGA), coalition populiste de droite liée à la présidence Trump.

Pourtant, elle critique l’utilisation des fonds publics pour financer les « guerres d’Israël », estimant que l’establishment américain est « obsédé par le maintien de notre machine militaire » et qu’un réel changement n’interviendra que si le peuple américain l’exige.

Points clés

  • Marjorie Taylor Greene se distingue par la promotion de théories du complot et des positions extrêmes sur de nombreuses questions nationales et internationales.
  • Élue républicaine soutenant largement Donald Trump, elle a été sanctionnée au Congrès pour ses propos et comportements jugés violents ou inappropriés.
  • Elle est la première républicaine à qualifier la situation à Gaza de « génocide » et propose de couper certains financements militaires américains à Israël.
  • Sa rhétorique alimente le débat sur l’influence des lobbies, les relations américano‑israéliennes et la place des États‑Unis dans les conflits internationaux.
source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/10/13/%d9%85%d8%a7%d8%b1%d8%ba%d9%88%d8%b1%d9%8a-%d9%85%d9%86-%d9%86%d8%b8%d8%b1%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%a4%d8%a7%d9%85%d8%b1%d8%a9-%d8%a5%d9%84%d9%89

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