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Des manifestations ont éclaté dans plusieurs camps de déplacés et de réfugiés soudanais au Darfour, ainsi qu’au Tchad voisin, pour soutenir la condamnation d’Ali Kouchib par la Cour pénale internationale. Les habitants des camps ont célébré la décision de la CPI comme une étape vers la réparation et la justice pour les victimes des violences commises dans la région.
Déroulement des manifestations
Selon la coordination générale des camps de déplacés et de réfugiés au Soudan, des cortèges sont partis de plusieurs camps pour exprimer leur appui à la condamnation. Les rassemblements ont réuni des déplacés internes et des réfugiés, qui ont scandé des slogans demandant justice et reddition de comptes.
Le porte-parole de la coordination, Adam Rijal, a déclaré que ces protestations reflètent l’aspiration des populations à voir les responsables des violations traduits en justice. Il a invité la communauté internationale et la Cour pénale internationale à maintenir la pression sur Khartoum pour la remise des autres personnes recherchées.
- Expression de soutien à la décision de la CPI.
- Appels à la remise des autres inculpés, dont d’anciens hauts responsables.
- Demandes de protection et de réparation pour les victimes.
La condamnation prononcée par la CPI
La Cour pénale internationale a reconnu coupable Ali Mohammed Ali Abdel Rahman, dit « Ali Kouchib », de 27 chefs d’accusation liés à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Les actes reprochés remontent aux attaques menées par des milices liées à l’État dans l’ouest du Darfour, au début des années 2000.
La présidente de la Cour, la juge Joanna Korner, a précisé que les charges incluent des meurtres, des viols, des actes de torture et des exécutions sommaires commis en 2003 et 2004. Ces crimes visaient principalement des populations civiles dans plusieurs localités du Darfour.
Position et défense d’Ali Kouchib
Ali Kouchib, né en 1949, nie être l’auteur des faits qui lui sont attribués et affirme ne pas être la personne recherchée. Il a contesté l’identification portée à son encontre tout au long de la procédure.
En 2020, il s’était rendu en République centrafricaine avant de se livrer volontairement à la Cour, expliquant qu’il avait fui par crainte d’être tué par les autorités soudanaises. Il a affirmé avoir agi par désespoir en se présentant à la CPI.
Rôle et parcours dans les milices
Ali Kouchib est présenté comme l’un des principaux chefs de la milice dite « Janjawid » qui a soutenu le gouvernement soudanais contre les groupes rebelles du Darfour sous le régime d’Omar el-Béchir. Il est originaire de la tribu dite des « Ta’aisha » dans la région.
Il a servi au sein des Forces de défense populaire et a dirigé des groupes de miliciens au Darfour entre août 2003 et mars 2004. Les procureurs indiquent qu’il a joué un rôle de liaison entre le gouvernement et les milices tout en participant à des attaques ciblées contre des communautés civiles.
Exigences et implications internationales
Les manifestants et leurs représentants demandent que la CPI et la communauté internationale intensifient les pressions sur le gouvernement soudanais pour qu’il livre les autres personnes recherchées. Parmi elles figurent des figures politiques et des ministres de l’ancien régime.
Les appels insistent sur la nécessité d’une justice effective pour les victimes et d’un mécanisme garantissant que les responsables ne restent pas impunis. Pour les déplacés et réfugiés, la condamnation est perçue comme un signal important vers la reconnaissance des souffrances subies au Darfour.
Contexte historique
Le conflit au Darfour, qui a connu son pic de violences au début des années 2000, a provoqué des déplacements massifs et des pertes humaines considérables. Des milliers de civils ont été tués et des centaines de milliers déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du Soudan.
La décision de la CPI s’inscrit dans un long processus visant à répondre aux crimes commis pendant cette période et à offrir des voies de réparation pour les victimes. Les observateurs estiment que la condamnation pourrait raviver les débats sur la responsabilité et la réconciliation nationale au Soudan.