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Un vol éclair a frappé le musée du Louvre à Paris : huit pièces de joaillerie d’époque napoléonienne ont été dérobées en environ quatre minutes, provoquant la fermeture exceptionnelle du musée et le lancement d’une chasse à l’homme. L’incident soulève de nouvelles questions sur la sécurité des lieux et la protection du patrimoine national.
Ce qui s’est passé
Vers 09h30, alors que des visiteurs circulaient déjà dans les salles, plusieurs intrus ont pénétré dans la Galerie d’Apollon en passant par une fenêtre. Ils ont utilisé un monte-meubles destiné au mobilier pour accéder à une baie vitrée et ont quitté les lieux à moto en emportant des bijoux de grande valeur.
Le Louvre a évacué tous les visiteurs et annoncé la fermeture du musée pour la journée pour des raisons « exceptionnelles ». Les forces de l’ordre ont bouclé le site, placé des barrières et déployé des moyens importants sur place, notamment des soldats autour de la pyramide de verre.
Selon le gouvernement et la direction du musée, les voleurs ont agi très vite : l’opération a duré près de quatre minutes. Aucune blessure n’a été signalée, mais les auteurs — présumés être quatre — étaient toujours en fuite dimanche soir.
Les objets volés
Le ministère de la Culture a confirmé la disparition de huit pièces retirées de deux vitrines haute sécurité. Les bijoux appartenaient notamment aux collections de l’impératrice Marie-Louise (épouse de Napoléon Ier) et de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III).
- Diadème de l’ensemble de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense
- Collier du même ensemble de saphirs
- Une boucle d’oreille du coffret de saphirs
- Collier d’émeraudes du lot de Marie-Louise
- Paire de boucles d’oreilles en émeraude du lot de Marie-Louise
- Broche dite « reliquaire »
- Diadème de l’impératrice Eugénie
- Une autre grande broche de l’impératrice Eugénie
La couronne de l’impératrice Eugénie, composée de nombreux diamants et émeraudes, a été retrouvée à l’extérieur des murs du musée : elle aurait été lâchée par les voleurs lors de leur fuite.
La méthode des voleurs
Les autorités expliquent que le groupe a employé des outils puissants et une logistique étudiée : disqueuses, motos et un monte-charge pour atteindre la fenêtre ciblée. Des témoins ont rapporté que deux hommes sont montés sur le monte-meubles, ont brisé la vitre et sont entrés très rapidement.
Un témoin interrogé par TF1 a estimé que l’opération « a pris 30 secondes », tandis que la ministre de la Culture, Rachida Dati, a indiqué que les forces sont intervenues « quelques minutes » après l’alerte et que l’ensemble de l’action avait duré « presque quatre minutes ».
Enquête et mesures en cours
Les équipes judiciaires et scientifiques ont investi le Louvre et les rues alentours pour recueillir des indices et exploiter les images de vidéosurveillance, notamment dans l’aile Denon où se situe la Galerie d’Apollon.
Les autorités interrogent également le personnel présent à l’ouverture du musée. Le parquet de Paris pilote l’enquête, et le président Emmanuel Macron a qualifié le vol « d’attaque contre un patrimoine que nous chérissons », assurant que « les auteurs seront traduits en justice ».
La ministre a souligné le caractère professionnel du groupe et a rappelé que le crime organisé cible désormais des œuvres et objets d’art, faisant des musées des cibles vulnérables.
Valeur culturelle et risques de revente
Des spécialistes estiment que ces pièces sont inestimables non seulement financièrement mais aussi par leur valeur patrimoniale. Leur revente est compliquée : parfois des objets sont démontés et vendus au détail, rendant leur traçabilité presque impossible.
Anthony Amore, expert en vol d’œuvres d’art, a précisé que ces bijoux ont une valeur patrimoniale qui dépasse le simple prix du marché et que leur dispersion risquerait d’effacer leur identité historique.
Contexte et précédents
Le Louvre a déjà été la cible de coups retentissants : le vol le plus célèbre reste l’enlèvement de La Joconde en 1911, retrouvée deux ans plus tard. En 1956, un visiteur avait lancé un objet sur le tableau, entraînant des dégâts et la pose de verre pare-balles.
Ces dernières années, le musée fait face à une fréquentation record et à des tensions internes liées au manque de personnel. En 2024, le Louvre a accueilli 8,7 millions de visiteurs, et des syndicats dénoncent la suppression de postes sur la dernière décennie.
Le vol commis en plein jour a provoqué une vive émotion chez les citoyens et les politiques. Des témoins et visiteurs expriment leur stupéfaction face à ce qui apparaît comme de flagrantes failles de sécurité.