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Un rapport onusien publié lundi dresse un tableau sombre de la situation des femmes dans le monde en raison des conflits. Il révèle que 676 millions de femmes vivent à moins de 50 kilomètres de zones de conflit meurtrières, un niveau jamais atteint depuis les années 1990.
Le document, présenté dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU 2025 sur « Femme, paix et sécurité », souligne que le monde connaît le nombre le plus élevé de conflits actifs depuis 1946, ce qui engendre des risques et des souffrances inédites pour les femmes et les filles.
Chiffres clés et tendances inquiétantes
Le rapport met en avant plusieurs données alarmantes :
- 676 millions de femmes vivent à moins de 50 km de zones de conflit meurtrières.
- Le nombre de conflits actifs est au plus haut depuis 1946.
- Les décès de civils femmes et enfants ont quadruplé par rapport aux deux années précédentes.
- La violence sexuelle liée aux conflits a augmenté de 87 % en l’espace de deux ans.
Les auteurs avertissent que deux décennies de progrès en matière de droits et de protection des femmes sont en train de se déliter sous l’effet de cette escalade.
Contexte international et cadre normatif
Le rapport coïncide avec le 25e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité, qui exige de la communauté internationale la pleine participation et protection des femmes dans les questions de paix et de sécurité.
Pour approfondir le cadre juridique et historique lié à cette résolution, consulter : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/30/%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AC%D8%AA%D9%85%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A-%D8%AA%D8%B9%D8%B1%D9%8A%D9%81%D9%87-%D9%88%D9%85%D9%82%D9%88%D9%85%D8%A7%D8%AA%D9%87
Exclusion persistante des processus de paix
Malgré des preuves solides que la participation des femmes renforce la durabilité des accords de paix, leur présence dans les mécanismes de décision reste très limitée.
- En 2024, neuf négociations sur dix se sont déroulées sans présence féminine.
- La part des femmes parmi les négociatrices était de seulement 7 % et celle des médiatrices de 14 % au niveau mondial.
Cette marginalisation réduit l’efficacité des efforts de paix et laisse de côté des besoins cruciaux pour la protection et la reconstruction.
Financement, priorités et inégalités
Le rapport souligne un déséquilibre marqué entre dépenses militaires et soutien aux organisations de femmes :
- Dépenses militaires mondiales : plus de 2,7 billions de dollars en 2024.
- Part des aides destinées aux organisations de femmes dans les zones de conflit : seulement 0,4 %.
De nombreuses associations féminines de première ligne risquent la fermeture faute de financements suffisants, alors même qu’elles fournissent des services vitaux aux populations affectées.
Messages et appels des responsables onusiens
Nyaradzayi Gumbonzvanda, vice‑directrice exécutive d’ONU Femmes, a déclaré que le rapport montre que le monde va « dans la mauvaise direction ». Elle a alerté sur les dépenses militaires record et les attaques accrues contre l’égalité des sexes et la diversité.
Elle a aussi noté certains progrès : une baisse des décès maternels et du décrochage scolaire des filles dans certains pays en guerre, davantage de femmes au parlement et au gouvernement, des milliers de survivantes ayant reçu des compensations, et 115 États disposant désormais de plans d’action nationaux sur la femme, la paix et la sécurité.
Pour elle, le 25e anniversaire de la résolution 1325 et les 30 ans du Programme d’action de Pékin doivent être un tournant. Elle a résumé le message des femmes en zones de conflit : « Arrêtez les guerres, faites respecter le droit international et désarmez. » Elle a ajouté que la direction des femmes « n’est pas symbolique ; elle rend la paix possible et durable ». Pour plus d’informations sur le droit international cité, voir : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/6/4/%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%A7%D9%86%D9%88%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D9%85-%D8%A5%D8%AC%D8%B1%D8%A7%D8%A1%D8%A7%D8%AA-%D9%88%D9%86%D8%B5%D9%88%D8%B5
Témoignages et réalité sur le terrain
Sarah Hendricks, directrice de la division des politiques, programmes et appui aux gouvernements d’ONU Femmes, a affirmé que les chiffres du rapport reflètent des guerres de plus en plus menées « contre les corps des femmes et des filles », en totale violation du droit international.
Elle a ajouté : « Derrière ces chiffres, il y a des femmes qui accouchent dans des abris sous les bombes, des filles forcées d’abandonner l’école, des survivantes réduites au silence et des bâtisseuses de paix qui risquent leur vie chaque jour. »
Hendricks a souligné qu’au cours des deux dernières années, près de deux femmes ou filles auraient été tuées chaque heure dans la bande de Gaza, illustrant l’ampleur des souffrances et des pertes subies par les femmes dans les zones les plus touchées.
Points saillants à retenir
- Les « femmes en zones de conflit » sont de plus en plus exposées à la violence et à l’exclusion.
- La participation féminine aux négociations de paix reste marginale malgré son impact prouvé sur la pérennité des accords.
- Le soutien financier aux organisations féminines est dérisoire par rapport aux dépenses militaires mondiales.
- Les responsables onusiens appellent à des actions concrètes : arrêt des hostilités, respect du droit international, financement et inclusion des femmes dans la paix.
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