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Le Japon entre dans une nouvelle phase politique avec l’annonce de la nomination de Sanae Takaichi au poste de Premier ministre par la Chambre basse du Parlement, devenant ainsi la première femme à occuper ce siège. Âgée de 64 ans, elle est présentée comme une figure nationaliste conservatrice et a obtenu le soutien d’une coalition nouée la veille à l’issue de négociations de dernière minute. Sa nomination doit être officialisée après la rencontre avec l’empereur Naruhito, prévue plus tard dans la journée. Sur le plan économique et sécuritaire, elle défend un renforcement des capacités nationales tout en demeurant attentive aux enjeux politiques intérieurs et régionaux.
À Tokyo, Sanae Takaichi devient la première femme Premier ministre
Élue dès le premier tour par la Chambre basse, Takaichi, 64 ans, accède à la tête du gouvernement grâce à une alliance formée lundi avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin), formation réformatrice de centre droit. Cette coalition compte 231 sièges au Parlement, soit juste en dessous de la majorité absolue (233), et elle devra composer avec d’autres partis pour faire adopter ses textes, notamment sur les questions économiques et sociales.
La dirigeante est considérée comme admiratrice de Margaret Thatcher et a été présentée comme « une femme qui incarne une ligne conservatrice ». Elle a promis un gouvernement « à la scandinave » en matière de représentation féminine et a évoqué la possibilité que l’une des ministres soit Satsuki Katayama, ancienne ministre de la Revitalisation régionale, selon des médias nippons. « un pas en avant pour la participation des femmes en politique », a résumé Sadafumi Kawato, professeur émérite à l’Université de Tokyo.
Un programme économique et des enjeux sociétaux
Sur le plan économique, Takaichi est associée à des orientations proches des politiques d’Abenomics, avec un soutien à l’assouplissement monétaire et à des dépenses publiques importantes. Bien qu’elle ait tempéré son discours ces dernières semaines, elle s’est engagée à renforcer l’économie japonaise et à refondre le Japon pour en faire un pays capable d’assumer ses responsabilités envers les générations futures. Son ministère cherchera à relever le pays face au déclin démographique et à soutenir une croissance durable.
Ses positions sur l’égalité hommes/femmes restent au cœur des débats: elle se situe à droite d’un PLD déjà conservateur et s’oppose notamment à la révision d’une loi obligeant les couples mariés à porter le même nom de famille. Elle a aussi évoqué une approche mesurée de la succession impériale réservée aux hommes et a promis d’améliorer la représentation féminine parmi les ministres, à la scandinave.
Dans le contexte intérieur, certains analystes estiment que sa coalition représente 231 sièges et qu’elle devra travailler avec d’autres partis pour faire adopter ses textes. Des observateurs soulignent que la santé des femmes et l’égalité restent des enjeux difficiles dans le pays, qui figure au 118e rang sur 148 dans le rapport 2025 du Forum économique mondial sur l’écart entre les sexes.
Réactions et contexte politique
À l’échelle locale, l’accueil des habitants de Nara, sa ville d’origine, est mitigé mais porteur d’espoir. « J’espère que cela apportera de réels changements, qu’elle fera du Japon un endroit plus facile à vivre pour les femmes », a déclaré Keiko Yoshida, 39 ans, employée de bureau, à l’AFP.
Sur le plan international et dans le cadre des relations avec ses partenaires, plusieurs reportages indiquent une posture plus mesurée envers la Chine et une prudence sur les symboles historiques, notamment le sanctuaire Yasukuni. Des observateurs soulignent aussi les enjeux économiques et de sécurité liés à l’alliance avec Ishin et les discussions possibles avec Washington. Le Japon demeure confronté à des défis internes et régionaux tout en s’efforçant de renforcer sa crédibilité sur la scène internationale. Le Parlement est désormais composé d’un bloc hétéroclite, et les analystes rappellent que la relance économique et les réformes structurelles restent des objectifs difficiles à atteindre.
Sur les marchés, la victoire de Takaichi a été perçue comme un signe d’engagement politique et économique, avec des réactions variables selon les secteurs, et une attention accrue portée à l’évolution des dépenses publiques et des mesures budgétaires. Sa coalition représente 231 sièges et devra composer avec d’autres partis pour faire adopter les textes de loi envisagés.