Home ActualitéAffaire Grégory: la grand-tante entendue par la justice à Dijon

Affaire Grégory: la grand-tante entendue par la justice à Dijon

by charles
France

Quarante et un ans après le meurtre de Grégory Villemin, une nouvelle étape vient marquer l’affaire: Jacqueline Jacob, grand-tante par alliance, est entendue par la justice à Dijon pour une possible mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle ». L’audience s’inscrit dans une série d’expertises et d’éléments qui alimentent le dossier, qui demeure l’un des plus médiatisés en France.

Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory Villemin
Jacqueline Jacob, grand-tante par alliance de Grégory Villemin

À Dijon, une grand-tante de Grégory entendue par la justice

Selon les informations recueillies, l’octogénaire est entendue à partir de 10 heures, à la cour d’appel de Dijon, en vue d’une possible mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle ». Déjà en 2017, elle avait été poursuivie pour « enlèvement et séquestration suivie de mort », et son incarcération avait été prononcée pour quelques jours avant d’être annulée pour vice de forme, dans ce qu’a décrit l’enquête comme un nouveau couac. Les juges d’instruction reprennent, selon l’arrêt du 18 juin, une partie des soupçons pesant sur elle et y ajoutent de nouvelles expertises, susceptibles de confirmer les soupçons.

Le dossier rappelle une haine ancienne entre les Jacob et les Villemin et les lettres anonymes envoyées dans les années précédant la mort; L’enjeu est d’établir si Jacqueline Jacob est « incriminée par les déclarations de son beau-frère », comme le précise l’arrêt consulté par la presse. Devant les gendarmes le 2 août 2022, René Jacob avait déclaré, après avoir écouté un enregistrement du corbeau, « Je pense avoir reconnu » sa voix.

Des expertises graphologiques (2017) puis stylométriques (2021 et 2023) attribuent à Jacqueline Jacob trois courriers anonymes de 1983, dont celui du 4 mars qui menace directement les Villemin: « Je vous ferez votre peau » (sic). La stylométrie estime que « cinq » corbeaux ont menacé les Villemin mais soutient « très fortement l’hypothèse » que c’est Jacqueline Jacob qui a écrit la lettre du 16 octobre 1984 revendiquant le crime: « J’espère que tu mourras de chagrin le chef… Voilà ma vengeance. Pauvre con ». Ces éléments sont présentés comme suffisants pour « envisager » une mise en examen, selon l’arrêt du 18 juin.

Des éléments graphologiques et stylométrie au cœur de l’instruction

Les études de stylométrie et les expertises historiques ont été utilisées pour étayer les soupçons. « Les études de stylométrie sont une méthode nouvelle dont la fiabilité doit encore être prouvée », a soutenu la défense de Jacqueline Jacob. Pour Me Frédéric Berna, « rien ne justifie une mise en examen » et les arguments de l’instruction restent « surréalistes, lunaires ». Le procureur général, Philippe Astruc, avait toutefois estimé que les éléments avancés étaient trop faibles pour justifier une mise en examen.

Il a été rappelé que, lors de la première enquête, une expertise de 1991 avait attribué la lettre de revendication du crime à Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, et non à Mme Jacob, un point que la défense récuse comme déterminant.

Réactions et position des avocats et du parquet

Les réactions de la défense et du parquet ont été contrastées. « Rien ne justifie une mise en examen », a résumé Me Berna, tandis que Me François Saint-Pierre, avocat des parents de Grégory, se demandait: « Acceptera-t-elle de dire ce qu’elle sait sur la mort de Grégory » et ajoutait que ce serait, selon lui, « la seule attitude digne de sa part ». Lors de sa première mise en examen, en 2017, Jacqueline Jacob avait juré de sa « totale innocence » et usé de son droit au silence face au juge; son avocat ne se prononce pas pour l’instant.

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