Des combats autour d’El-Fasher, dans l’ouest du Soudan, se poursuivent alors que les Forces de soutien rapide (FSR) affirment avoir pris le contrôle du quartier général de l’armée, selon un communiqué relayé sur leur chaîne Telegram officielle. L’armée soudanaise demeure silencieuse et le comité de résistance populaire dément toute chute définitive de la ville. La population évoque une « phase importante et critique » des combats après 18 mois de siège, et l’ONU rappelle que 260 000 civils manquent de nourriture, d’eau et de soins, tandis que plus d’un million ont fui la ville. Des analyses satellites évoquent l’encerclement de la localité par près de 68 kilomètres de remblais, avec un seul couloir de sortie.

À El-Fasher, les paramilitaires revendiquent le contrôle
Selon le communiqué relayé sur la chaîne Telegram des FSR, « annoncent avec fierté avoir pris le contrôle de la ville d’el-Facher » et affirment avoir « brisant ainsi la puissance de l’armée », appuyés par une série de vidéos publiées dans ce cadre. Dans un premier temps dimanche, les FSR avaient aussi annoncé une « victoire » supposée sur le quartier général de l’armée.
Par ailleurs, le comité de résistance populaire affirme le contraire: « La population d’el-Fasher résiste face aux milices », selon lui, et évoque une « phase importante et critique » des combats après 18 mois de siège.
Sur le plan humanitaire, l’ONU rappelle que la crise s’aggrave: 260 000 civils manquent de nourriture, d’eau et de soins, et plus d’un million de personnes ont quitté la ville. Des images satellites analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l’Université Yale suggèrent que el-Fasher est ceinturée par près de 68 kilomètres de remblais, avec pour seule issue un couloir de trois à quatre kilomètres.
Réactions internationales et perspectives
Sur le plan international, des pourparlers à Washington entre les États-Unis, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et les Émirats arabes unis, regroupés autour d’un mécanisme de médiation appelé Quad, visent à faire progresser la paix et la stabilité au Soudan. Massad Boulos, l’émissaire américain pour l’Afrique, a réitéré l’appel à « faire avancer les efforts collectifs vers la paix et la stabilité au Soudan » et à une transition vers un régime civil.
Le texte, battant en brèche les positions des deux camps, prévoit en outre une trêve humanitaire de trois mois, suivie d’un cessez-le-feu permanent et d’une transition de neuf mois vers un gouvernement civil, et notamment l’exclusion du gouvernement actuel et des FSR du paysage politique post-conflit.
Les analystes affirment que ces initiatives ne garantissent pas une résolution rapide: le pays est menacé de fragmentation et la poursuite des combats persiste, malgré les appels à la trêve et au dialogue.