Table of Contents
Le procès de l’attaque au couteau dans la Drôme en 2020 s’est ouvert devant une cour d’assises spéciale et doit durer jusqu’au 7 novembre. Abdallah Osman Ahmed est poursuivi pour assassinats et tentatives d’assassinats terroristes. Le dossier met en lumière un débat juridique et médical sur le discernement et l’état psychique au moment des faits. Des fichiers et des images de propagande en lien avec l’idéologie jihadiste avaient été retrouvés dans son téléphone portable. À l’ouverture des débats, la présidente de la cour a précisé que, compte tenu de l’enjeu des expertises psychiatriques et de leurs conclusions contradictoires, l’ensemble des experts seront entendus le 5 novembre.
À Romans-sur-Isère, le procès se penche sur l’état psychique de l’assaillant
Selon les témoignages, l’accusé aurait agi sans prononcer de parole et serait apparu calme, dans un état décrit comme hypnotisé par certains témoins. Au cœur du procès, les experts psychiatriques donnent des avis contradictoires: l’évaluation de 2020 avait évoqué une altération du discernement, tandis que celle de 2022 a proposé l’abolition du discernement. Une troisième expertise a penché pour la seule altération, ce qui a permis le renvoi devant la cour d’assises spéciale. Les magistrats indiquent que le déracinement et l’isolement du prévenu, aggravés par le confinement, pourraient avoir contribué au déroulement des faits. Le parquet rappelle que, la veille des faits, l’accusé avait posté des écrits en lien avec une idéologie extrémiste et justifié l’acte envisagé.

Éléments d’enquête et contexte: propagande et contexte juridique
Des fichiers et des images de propagande en lien avec l’idéologie jihadiste avaient été retrouvés dans son téléphone portable. À l’ouverture des débats, la présidente de la cour a signalé que les experts seront entendus au même moment, afin de clarifier les conclusions divergentes des expertises. Le dossier rappelle qu’Abdallah Osman Ahmed a vécu en France après avoir obtenu le statut de réfugié et que son entourage évoque un changement profond lié à l’immigration et au confinement.

Déroulement prévu et implications juridiques
Selon l’instruction, M. Osman Ahmed a indiqué ne pas avoir conservé de souvenirs du déroulé des faits. Il aurait évoqué avoir agi en réponse à des voix qui lui enjoignaient de se délivrer. Diplômé en droit et cultivateur, il avait quitté son pays pour raisons économiques et obtenu en France le statut de réfugié le 29 juin 2017. Sa femme était restée au Soudan. Il n’était pas connu pour appartenir à une organisation terroriste. Les magistrats ont ajouté que le mode de vie du prévenu a été bouleversé par l’immigration et le confinement, et que ces facteurs pourraient constituer le terreau d’un mobile terroriste islamique.