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IGAD alerte : le Soudan au bord du démembrement, urgence humanitaire

by Sara
Soudan, Érythrée, Éthiopie, Somalie, États-Unis, Égypte, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis

Le secrétaire général de la Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), Workneh Gebeyehu, alerte que le Soudan se trouve « sur le point du démembrement » après trois années de conflit meurtrier. Il met en cause les ingérences étrangères pour l’aggravation et la complexification de la crise, et décrit une situation humanitaire devenue l’une des pires tragédies contemporaines.

Un pays au bord de la désintégration

Selon Workneh Gebeyehu, les événements enregistrés à El-Fashir témoignent d’une détérioration profonde et d’une situation « très sombre ». Le responsable régional estime que le Soudan, l’un des plus grands États de la région et un berceau de civilisation en Afrique, est menacé dans son intégrité.

IGAD affirme qu’elle ne soutient aucun démembrement du Soudan, mais défend au contraire son indépendance et sa souveraineté.

Une crise humanitaire massive

Workneh Gebeyehu décrit la situation comme « extrêmement tragique » : des millions de Soudanais ont été déplacés et plus de la moitié de la population a désormais besoin d’une aide alimentaire urgente.

Il évoque également la présence d’atrocités, de catastrophes et d’actes de nettoyage ethnique commis au Soudan, pendant que la communauté internationale observe sans réaction efficace.

  • Des millions de personnes déplacées internes et réfugiées.
  • Plus de 50 % de la population menacée par l’insécurité alimentaire.
  • Risques imminents de famines localisées.

Pourquoi les initiatives ont-elles échoué ?

IGAD identifie deux causes principales de l’échec des initiatives, y compris la sienne :

  • Un refus interne : Gebeyehu souligne que les Soudanais eux-mêmes — intellectuels, dirigeants politiques et société civile — doivent rejeter la guerre et prendre la responsabilité de sauver leur pays.
  • Les interventions étrangères : de nombreux rapports indiquent que l’implication d’acteurs extérieurs a aggravé et compliqué la crise, rendant la résolution plus difficile.

Le secrétaire général qualifie le conflit de guerre civile où des Soudanais s’affrontent entre eux, et affirme que IGAD travaille, en coopération avec des acteurs internationaux, à ramener les parties influentes à la table des négociations.

Responsabilité, justice et corridors humanitaires

Gebeyehu avertit que l’histoire jugera les auteurs des atrocités et rappelle que toute forme de crime sera soumise à la responsabilité juridique, quelle qu’en soit l’origine.

Il appelle les belligérants à cesser les violations contre les civils et à ouvrir des corridors humanitaires pour permettre l’acheminement de nourriture et d’aide vitale aux populations menacées par la famine.

L’IGAD et la coordination internationale

IGAD travaille en collaboration avec des institutions multilatérales telles que l’Union africaine et les Nations unies pour tenter d’éviter le sombre destin qui menace les Soudanais.

La région a été la première à contacter les chefs d’État et de gouvernement concernés, et IGAD a tenu cinq réunions consécutives de chefs d’État et de gouvernement pour tenter de jouer un rôle de médiation. Malgré ces efforts, les tentatives n’ont pas réussi à ramener les parties au dialogue.

Liens utiles cités par l’article :

  • IGAD — fiche Al Jazeera
  • Soudan — fiche Al Jazeera
  • El-Fashir — contexte
  • Nettoyage ethnique — définition
  • Union africaine — rôle
  • Nations unies — information

La responsabilité des acteurs et la justice

Le secrétaire général affirme que, même si le conflit est interne, il incombe à la communauté internationale d’intervenir pour protéger les civils et garantir la reddition des comptes. Il précise que toute atrocité observée sera sujette à des poursuites, indépendamment de l’auteur.

IGAD appelle au respect du droit international humanitaire et à la mise en place de mécanismes pour documenter les crimes et assurer la justice pour les victimes.

La « quadripartite » et l’espoir d’un apaisement

Concernant l’initiative dite de la quadripartite — réunissant les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis — Workneh Gebeyehu indique qu’IGAD soutient, en principe, toute initiative de règlement.

Il salue l’initiative américaine et place de grands espoirs dans son potentiel pour faire cesser les hostilités, tout en estimant que le soutien international, notamment américain et européen, est crucial pour arrêter le conflit.

Gebeyehu souligne que l’arrêt des combats doit être suivi par une évaluation sur le terrain nécessitant des capacités étendues de la part de la communauté internationale.

Voie politique et rôle des acteurs nationaux

IGAD prévoit une deuxième phase de négociations civiles organisée par l’Union africaine et IGAD, jugée essentielle pour mettre fin au conflit. Le secrétaire général affirme que toute solution durable passe par un dialogue politique inclusif.

Il rappelle que les Soudanais — civils, partis politiques, leaders religieux, intellectuels et savants — restent les principaux acteurs légitimes pour décider de l’avenir du pays, et que la feuille de route élaborée par IGAD est claire, bien que difficile à mettre en œuvre.

Tensions régionales et prévention de nouveaux conflits

Outre le Soudan, Workneh Gebeyehu évoque les tensions entre l’Érythrée et l’Éthiopie autour de la demande éthiopienne d’accès à une façade maritime. Il met en garde contre l’irresponsabilité d’ouvrir de nouveaux fronts dans la région.

IGAD appelle à la résolution des différends par le dialogue, la négociation et la médiation, et se dit prête à intervenir pour éviter toute escalade.

Sur le dossier somalien, notamment les tensions entre le gouvernement fédéral et certaines régions comme Puntland et Jubaland, IGAD réaffirme sa disponibilité pour empêcher un retour à l’instabilité précédente et rappelle que la région ne peut absorber un nouveau conflit.

Liens complémentaires :

  • États-Unis — contexte
  • Union européenne — rôle
  • Famine — enjeux
  • Éthiopie — contexte
  • Somalie — contexte

Appel final

Workneh Gebeyehu exhorte toutes les parties à respecter la vie des civils et à permettre l’accès humanitaire indispensable. Il rappelle que seule une mobilisation internationale concertée, assortie d’une volonté locale forte, pourra empêcher la désintégration du Soudan et soulager la souffrance de millions de personnes.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/10/30/%d8%a5%d9%8a%d8%ba%d8%a7%d8%af-%d8%aa%d8%ad%d8%b0%d8%b1-%d9%85%d9%86-%d8%aa%d9%81%d9%83%d9%83-%d8%a7%d9%84%d8%b3%d9%88%d8%af%d8%a7%d9%86-%d9%88%d8%aa%d8%ad%d9%85%d9%84

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