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Carles Puigdemont a annoncé lundi la rupture de son soutien au gouvernement espagnol de Pedro Sánchez, lors d’une conférence de presse à Perpignan, et il a basculé son parti Junts per Catalunya (JxCat) dans l’opposition. Cette décision, présentée comme adoptée à l’unanimité par la direction lors d’une réunion à Perpignan, intervient dans un contexte de tensions persistantes autour du dossier catalan et des promesses d’amnistie par le passé.
Contexte politique et rupture avec Madrid
Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont a annoncé lundi qu’il mettait fin à son accord avec les socialistes au pouvoir à Madrid, suspendant le soutien de son parti Junts per Catalunya (JxCat) et optant pour l’opposition. «Nous ne sommes pas disposés à continuer d’aider un gouvernement qui n’aide pas la Catalogne», a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Perpignan (sud de la France, près de la frontière nord-est de l’Espagne) après une réunion extraordinaire de la direction de son parti, Junts per Catalunya (JxCat).

La décision a été décrite comme adoptée à l’«unanimité de la direction», et elle est présentée comme un pas vers «Passer à l’opposition»; «C’est pourquoi la direction exécutive nationale a décidé de rompre son soutien au parti socialiste» et «de passer à l’opposition», a-t-il ajouté. Le texte précise que la consultation des militants s’ouvrira mercredi à 10H00 locales (09H00 GMT) et se terminera jeudi à 18H00 locales (17H00 GMT) pour valider ce choix.
Puigdemont a insisté sur le fait que «Notre projet politique n’a pas pour vocation la stabilité de l’Espagne», en inscrivant cette rupture dans la logique d’un différend long entre JxCat et le PSOE sur des engagements passés. En échange de ce soutien, JxCat avait obtenu des socialistes l’engagement de faire voter par le Parlement une loi d’amnistie pour ses dirigeants et militants poursuivis dans le cadre de la tentative de sécession de 2017. Une loi d’amnistie a bien été votée en 2024, mais M. Puigdemont ne peut toujours pas rentrer en Espagne, la justice ayant refusé d’appliquer l’amnistie au délit de détournement de fonds. En conséquence, il vit toujours en exil en Belgique. La consultation des militants se déroule comme prévu, et Madrid voit dans ce vote une incertitude accrue sur la marche du gouvernement.
Dans la pratique, le gouvernement de Sánchez, à défaut de majorité absolue au Parlement, doit se battre pour faire passer son moindre projet. Il n’est ainsi pas parvenu à faire adopter un budget au cours des deux dernières années et fonctionne toujours avec celui de 2023, ce qui alimente les inquiétudes sur sa capacité à gouverner en période de tensions institutionnelles et de contestations internes.
Conséquences pour le gouvernement Sánchez
Si, comme semble l’indiquer la direction de Junts, les militants ratifient le choix de M. Puigdemont, le gouvernement espagnol n’aura plus de majorité pour faire passer ses textes de loi, ce qui pourrait conduire à un blocage parlementaire plus marqué et à des appels à des élections anticipées si la situation venait à dégénérer davantage.
Cette évolution survient dans un contexte où le PSOE cherche à maintenir une ligne budgétaire et législative stable malgré l’absence d’une majorité absolue au Parlement et face à une opposition qui s’unifie autour de blocages potentiels sur les textes prioritaires du gouvernement.
Réactions et enjeux européens
Sur le plan européen, Madrid continue de pousser pour que le catalan obtienne le statut de langue officielle de l’Union européenne; une demande soutenue par les autorités espagnoles auprès de Bruxelles, sans résultat à ce stade. Puigdemont a dénoncé le manque de suivi des engagements pris par Madrid et a souligné que la consultation des militants pourrait renforcer une dynamique d’opposition qui influencera l’agenda parlementaire et les négociations avec les institutions européennes.
La situation demeure suivie de près sur le continent, où le sort du gouvernement Sánchez et le statut politique de la Catalogne restent des enjeux sensibles pour les relations entre Madrid, Barcelone et les institutions européennes.
 
			        