Des survols de drones au-dessus d’une base militaire belge déclenchent une enquête et alimentent les préoccupations sur la sécurité aérienne européenne. La base de Kleine-Brogel, dans le nord-est du pays, a été le théâtre de signalements signalés ce week-end et une enquête a été ouverte, a annoncé ce dimanche le ministère de la Défense. Selon Theo Francken, « Il ne s’agissait pas d’un simple survol, mais d’une mission claire visant Kleine-Brogel », et les signalements concernaient « des drones de type plus grand » volant « à plus haute altitude ». « C’était à une très grande hauteur, presque 200 mètres, alors ce n’est pas évident de les abattre », a ajouté le ministre, rappelant que « Il est strictement interdit de faire voler des drones au-dessus des quartiers militaires. La Défense doit tout mettre en œuvre pour abattre ces drones ». Au début du mois, des aéronefs non identifiés avaient survolé le camp d’Elsenborn; Théo Francken a décrit l’événement comme « très préoccupant » et « inquiétant ». Le contexte rappelle les lacunes de l’arsenal européen pour protéger ses espaces sensibles face à des petits drones largement présents dans le théâtre ukrainien.

À Kleine-Brogel et Elsenborn: enquête et enjeux de sécurité
L’enquête, confiée aux services de renseignement, vise à déterminer l’origine et les objectifs de ces vols. Le ministère de la Défense a confirmé l’ouverture d’une enquête et a évoqué la piste d’espionnage, sans spéculer davantage. Interrogé par la RTBF, il a précisé que la police a suivi le drone avec un hélicoptère et deux camionnettes avant de « perdre le signal » après environ « 20 kilomètres ». « Ils viennent espionner, voir où se trouvent les F-16 se trouvent, où sont les munitions et les autres choses très stratégiques », a-t-il argué, citant « les Russes » comme coupable présumé.
Au début du mois, des aéronefs non identifiés avaient survolé le camp d’Elsenborn, un épisode décrit par Théo Francken comme « très préoccupant » et « inquiétant ». Cet ensemble d’événements illustre les difficultés à protéger des sites sensibles et rappelle les enjeux de sécurité aérienne face à une multiplication des incursions de drones dans des espaces stratégiques.
Plan anti-drones à l’échelle européenne et portée internationale
Sur le plan européen, la Commission et les États membres envisagent un « mur anti-drones » pour protéger le ciel européen, un projet attendu d’ici 2027 et qui s’appuiera sur l’expérience de l’Ukraine, qui lutte quotidiennement contre les incursions de drones russes. L’Union européenne veut mettre en place ce dispositif en s’appuyant sur les enseignements tirés des combats en Ukraine et de l’expertise européenne en matière d’intercepteurs. Par ailleurs, le ministre a annoncé la semaine dernière vouloir présenter un plan d’investissement de 50 millions d’euros pour déployer une « initiative anti-drones ». Le récit rappelle aussi que l’Otan a dû, en septembre, recourir à des missiles coûteux pour abattre trois drones russes entrés dans l’espace aérien de la Pologne, rappelant l’enjeu de la sécurité aérienne au niveau continental.