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La Corée du Nord a vivement dénoncé les récentes sanctions américaines visant la cybercriminalité, qualifiant la position de Washington d’« hostile » et promettant des mesures de riposte non précisées. Ces déclarations interviennent après l’annonce par le Trésor américain de sanctions visant huit personnes et deux sociétés, dont des banquiers nord-coréens, accusés d’avoir blanchi des fonds issus d’attaques informatiques.
Les sanctions américaines
Le Département du Trésor américain a indiqué avoir ciblé huit individus et deux entreprises concernés par des opérations de cybercriminalité. Selon Washington, ces activités auraient permis de détourner des fonds qui ont ensuite servi à soutenir le programme nucléaire nord-coréen.
Le Trésor a précisé que la Corée du Nord serait responsable du vol de plus de 3 milliards de dollars en actifs numériques au cours des trois dernières années, un montant que les États-Unis estiment inédit par rapport aux actions d’autres acteurs étrangers.
Accusations et mécanismes de blanchiment
Le communiqué du Trésor décrit un réseau complexe utilisé pour blanchir les produits des cyberattaques. Ce réseau comprend :
- des représentants bancaires et des institutions financières;
- des sociétés écrans établies en Corée du Nord, en Chine, en Russie et ailleurs;
- des méthodes telles que la fraude via des employés informatiques, des piratages de cryptomonnaies et l’évasion des sanctions.
Les autorités américaines soutiennent que ces recettes illicites ont contribué au financement du programme d’armement nucléaire de Pyongyang.
Réaction officielle de Pyongyang
Kim Un Chol, vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, a vivement condamné la démarche américaine. Il a affirmé que l’administration américaine actuelle affichait une hostilité « totale » envers la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et a promis de prendre « des mesures appropriées » en réponse, sans en préciser la nature.
Le vice-ministre a ajouté que les sanctions et les pressions des États-Unis ne changeront ni la « situation stratégique actuelle » entre les deux pays, ni la « pensée et le point de vue » de la Corée du Nord.
Contexte diplomatique et militaire
Les sanctions ont été annoncées alors que le président américain Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son intérêt pour la reprise des pourparlers avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Les discussions nucléaires entre les deux hommes avaient échoué en 2019, faute d’accord sur un échange entre un allégement des sanctions et des mesures de démantèlement du programme nucléaire nord-coréen.
Depuis 2019, Kim Jong Un a refusé toute forme de négociation avec Washington et Séoul. Il a réorienté sa politique étrangère vers la Russie, envoyant des troupes en nombre et du matériel militaire, tandis que Pyongyang affiche une posture de plus en plus affirmée sur la scène internationale.
Enjeux et conséquences potentielles
La montée des accusations autour de la cybercriminalité soulève plusieurs enjeux :
- la difficulté de tracer et de récupérer des actifs numériques volés;
- le risque d’escalade diplomatique entre Pyongyang et Washington;
- les effets potentiels sur les relations régionales, notamment avec la Chine, la Russie et la Corée du Sud.
Les autorités américaines insistent sur la nécessité de couper les flux financiers illicites pour freiner le financement des programmes d’armement, tandis que la Corée du Nord considère ces mesures comme une hostilité prolongée et annonce une riposte dans la durée.