Sur l’île d’Oléron, les faits signalés le 5 novembre 2025 ont donné lieu à une clarification du cadre judiciaire. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a décidé de ne pas se saisir du dossier. « Ce qui n’enlève rien à la gravité ni à l’émotion légitime que ces faits ont pu provoquer localement », précise Jean-François Ricard (1), magistrat qui a dirigé le Pnat de juillet 2019 à avril 2024. « Le fait de crier “Allah akbar” (Dieu est le plus grand) ne suffit pas pour conclure que l’auteur d’un crime a commis un acte terroriste », indique Olivier Cahn, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip).

À l’Île d’Oléron, le PNAT ne saisit pas l’affaire
Le Parquet national antiterroriste n’a pas déterminé de lien avec des organisations terroristes ou des personnes connues des services de renseignement, ni de consultation de propagande djihadiste, a expliqué Arnaud Laraize lors d’une conférence de presse ce jeudi en fin d’après-midi, ce qui motive le choix du PNAT.
Selon le procureur, l’homme, âgé de 35 ans, « avait suivi les ordres d’Allah », « sans aucune aide extérieure », et avait « voulu mourir en s’immolant ». Il s’était tourné dans un premier temps vers le catholicisme avant de s’orienter vers l’Islam, « seul et sur les réseaux sociaux ». « Des écrits religieux, de religion musulmane » ont « été retrouvés dans sa caravane », mais à ce stade, il n’y a « pas de dimension djihadiste » dans ses actes, d’après Arnaud Laraize.
Cinq personnes, âgées de 22 à 69 ans, ont été blessées, dont deux grièvement, et leur situation médicale restait « particulièrement préoccupante » selon le magistrat.
Mode opératoire et absence de liens connus
Altération du discernement a été relevée par une expertise psychiatrique réalisée durant la garde à vue. Dans sa dernière audition, le suspect déclarait entendre des bruits bizarres dans sa tête et exprimait sa volonté d’être interné, des éléments qui entourent l’enquête mais sans qualifier les actes comme terroristes à ce stade.
Décrit comme polytoxicomane et sous l’emprise de cannabis lors de son périple criminel, ce trentenaire célibataire a tenu devant les enquêteurs des propos « qui manquent de cohérence, marqués de troubles de la personnalité ». Face à ces éléments, le mis en cause sera présenté à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour tentatives d’assassinats.