Les députés ont approuvé samedi la création d’une taxe sur l’hexane, un solvant neurotoxique et perturbateur endocrinien largement utilisé par l’industrie agroalimentaire pour extraire les huiles végétales. Le produit de la taxe s’élèvera à 0,3 centime d’euro par litre et sera réparti entre l’accompagnement des industriels vers des alternatives et des actions de prévention, selon l’amendement du député MoDem Richard Ramos adopté lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale. Des médecins, scientifiques et acteurs de la santé avaient appelé début octobre à mieux réglementer, voire interdire, l’hexane, citant les alertes de l’Anses et de l’INRS. Le gouvernement a émis un avis de sagesse et rappelle qu’une évaluation européenne menée par l’Efsa est en cours; s’il s’avère que le produit est dangereux, l’interdiction pourrait être envisagée plutôt que la fiscalité.

Adoption et modalités de la taxe sur l’hexane
La taxe sera de 0,3 centime d’euro par litre et son produit sera partagé entre l’accompagnement des industriels vers des alternatives et des actions de prévention, a précisé l’Assemblée. Richard Ramos a dit vouloir « ouvrir la voie à l’interdiction » du produit, « du pétrole dans nos assiettes depuis 40 ans ». Le gouvernement a, pour sa part, émis un avis de sagesse, ni pour ni contre, au nom du principe de précaution. La ministre de la Santé Stéphanie Rist a souligné qu’une évaluation européenne menée par l’Efsa était lancée; si le produit est dangereux, « ce n’est pas de la fiscalité qui est nécessaire, mais bien une interdiction », a-t-elle ajoutée.
Enjeux pour la santé et l’alimentation
La mobilisation autour de l’hexane s’appuie sur des évaluations sanitaires, rappelant que l’hexane est décrit comme « neurotoxique avéré, toxique pour le système reproducteur chez l’homme et la femme, et perturbateur endocrinien » par les signataires des tribunes et des experts. Selon les partisans, réduire les risques « à la source et dans l’assiette » est nécessaire face à l’épidémie de maladies chroniques. Les personnalités politiques et sanitaires insistent sur le fait que le choix entre fiscalité et interdiction dépendra des conclusions de l’évaluation européenne et des contrôles futurs.
