La Guerre en Ukraine est une nouvelle étape marquée par des frappes russes massives visant les infrastructures énergétiques et provoquant des coupures de courant dans l’ensemble du pays, y compris Kiev. Dans la nuit, l’armée ukrainienne a reçu des chiffres faisant état de 458 drones et 45 missiles tirés sur le territoire, et elle affirme avoir abattu respectivement 409 drones et 9 missiles. « Les travaux de restauration se poursuivent après l’attaque nocturne. Il s’agissait d’une attaque massive, avec de nombreux missiles balistiques », a souligné sur Telegram le président Volodymyr Zelensky. Il a estimé que la « pression exercée sur la Russie (était) insuffisante », regrettant les « réponses timides à l’audace » du Kremlin. Le chef de la diplomatie ukrainienne a par ailleurs déclaré que ces frappes avaient « détruit des infrastructures essentielles et endommagé les réseaux ferroviaires », privant « les gens d’électricité, d’eau et de chauffage ».
Des coupures d’électricité et dégâts sur les infrastructures
À Dnipro, un immeuble résidentiel a été touché par un drone, tuant trois personnes et faisant plusieurs blessés, selon le maire. Une personne a été tuée à Kharkiv, selon Volodymyr Zelensky. Plusieurs régions ont annoncé des coupures d’électricité d’urgence et des interruptions de l’approvisionnement en eau. Ces coupures touchent aussi Kiev et sa région, a indiqué l’opérateur privé DTEK. La compagnie gazière Naftogaz a fait état de dégâts sur ses installations fournissant du chauffage aux habitants, « la neuvième attaque massive depuis début octobre » sur le secteur.

D’importants retards sont à déplorer sur les réseaux ferrés, a prévenu le ministre de la Restauration, Oleksiï Kouleba, qui a accusé la Russie d’avoir intensifié ses attaques contre les dépôts de locomotives. Comme lors de chaque vague de frappes, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir visé « des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien et des installations gazières et énergétiques qui soutiennent leurs opérations ».
Crainte d’un hiver rude pour les civils et les réseaux essentiels
Les frappes russes font craindre un hiver rude pour les civils, avec des analyses qui évoquent des perturbations continues des réseaux électriques et gaziers. Le directeur du Centre ukrainien de recherche sur l’énergie, Oleksandre Khartchenko, avait averti d’un « risque significatif » de coupures de chauffage cet hiver, et selon un rapport fin octobre de l’Ecole d’économie de Kiev, « 27 % de la demande en électricité ne pourra être satisfaite » cet hiver. L’Ukraine poursuit de son côté ses représailles et ses actions offensives contre des dépôts et raffineries russes, dans le but de perturber les exportations et de réduire le financement de l’effort de guerre.

Dans le nord-est du front, l’essentiel des combats se concentre autour de Donetsk et Pokrovsk, où l’armée russe a intensifié ses mouvements, tandis que l’Ukraine nie tout encerclement et affirme continuer la défense. L’analyse relayée par l’AFP et l’ISW souligne que la Russie contrôle près de 20 % du territoire, contre environ 7 % avant l’invasion de 2022, et rappelle les défis logistiques qui pèsent sur les lignes ukrainiennes. Andreï Botcharov, gouverneur de Volgograd, a indiqué sur Telegram qu’un raid de drones ukrainiens avait touché des infrastructures énergétiques russes, ajoutant à l’inquiétude régionale.