À Angoulême, le Festival International de la Bande Dessinée (FIBD) est au cœur d’une recomposition majeure de sa gouvernance. Après des années de gestion confiée à 9eArt+, le conseil d’administration et les financeurs publics cherchent à éclaircir le dossier et à renforcer la transparence autour des décisions qui organisent la prochaine édition. Le contexte est marqué par des échanges publics et des appels au changement, dans un festival qui attire chaque année des talents et des regards critiques sur son organisation.
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Angoulême: vers une nouvelle gouvernance du festival BD
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Mi-octobre, la dessinatrice et auteure française Anouk Ricard, lauréate du Grand prix 2025, avait annoncé qu’elle boycotterait la prochaine édition et l’exposition qui devait lui y être consacrée, pour réclamer un « changement » à sa tête de l’événement. En début d’année, le dernier FIBD avait été marqué par une virulente mise en cause de 9eArt+, accusé dans la presse d’opacité financière, de « dérives » mercantiles et d’avoir licencié une salariée, qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge de l’événement. Une information judiciaire est ouverte sur ces faits et la jeune femme conteste son licenciement devant les prud’hommes. Au printemps, sous la pression des financeurs publics du festival et d’un appel au boycott signé par des auteurs comme Luz ou Fabcaro, l’association du FIBD avait mis fin au contrat de 9eArt+, ouvrant à la concurrence l’organisation de l’événement à partir de 2028.
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Puis en juillet, le délégataire historique avait annoncé le retrait à cet horizon de son directeur, sans renoncer à candidater à l’appel à projets. Le but affiché était de « plus grande transparence » dans la gestion de l’événement, a résumé l’association du FIBD lors de l’annonce des candidatures retenues.
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Rapprochement 9eArt+ et La Cité internationale pour plus de transparence
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Au final, 9eArt+ figurait parmi les deux structures retenues par l’association du FIBD, aux côtés de La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême. Cet établissement public de coopération culturelle abrite notamment le musée local de la BD et est subventionné par les collectivités locales et l’État. Le rapprochement entre les deux offres « vise à produire » une « plus grande transparence dans la gestion de l’événement », a souligné samedi l’association du FIBD. Cette fusion éventuelle offrirait aussi aux financeurs publics l’opportunité de prendre une place dans la structuration de la gouvernance du Festival, selon l’annonce publiée par l’association.
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Pour les acteurs du secteur, l’enjeu est aussi celui du calendrier: l’appel à projets pour l’accueil de l’édition 2028 a été suivi d’un mouvement d’adhésion au sein de la communauté, et l’appel à déserter le 53e festival (29 janvier-1er février) avait réuni près de 2 300 signatures en ligne, selon l’association, avec des soutiens de représentants du Grand Prix comme Posy Simmonds, Art Spiegelman ou Blutch et Lewis Trondheim.
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