L’Ukraine lutte pour le rétablissement de l’électricité et du chauffage après des frappes russes massives qui ont touché des infrastructures énergétiques essentielles. Les techniciens et les autorités appellent à des réparations rapides alors que l’hiver approche et que les délestages se poursuivent dans de nombreuses régions. Des responsables évoquent des réductions importantes de la production et des coupures prolongées, en attendant des sources d’énergie alternatives.
État des lieux sur le terrain et chiffres clefs
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’armée de l’air ukrainienne a indiqué que la Russie avait tiré au total 458 drones et 45 missiles sur l’Ukraine, avec 409 drones et neuf missiles abattus. Cette série d’attaques a provoqué des coupures d’électricité, de chauffage et d’eau dans de multiples villes. Le groupe public Ukrenergo a averti que la capacité de production était « réduite à zéro » après « la frappe la plus massive sur les centrales thermiques ukrainiennes depuis le début de l’invasion ».

« Il est difficile de se souvenir d’un nombre aussi important de frappes directes sur des installations énergétiques depuis le début de l’invasion », a déclaré la ministre de l’Énergie Svitlana Grintchouk sur la chaîne locale United News. Sur le terrain, les techniciens travaillent d’arrache-pied dimanche pour rétablir le courant, mais les coupures devraient encore durer entre huit et seize heures par jour dans de nombreuses régions. Selon un rapport fin octobre de l’École d’économie de Kiev, au moins « 27% de la demande en électricité ne pourra être satisfaite » cet hiver, en raison des dommages.
De son côté, l’Ukraine poursuit des objectifs visant des dépôts et raffineries de pétrole en Russie afin de perturber les exportations et de limiter le financement de l’effort de guerre. L’objectif est de réduire, autant que possible, l’approvisionnement en énergie pour les pays européens dépendants. La Russie affirme viser « des entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien et des installations gazières et énergétiques qui soutiennent leurs opérations » selon le ministère de la Défense.
Le directeur du Centre ukrainien de recherche sur l’énergie, Oleksandre Khartchenko, a averti d’un « risque significatif » de coupures de chauffage cet hiver. Sur le terrain, les techniciens poursuivent les réparations dans plusieurs régions afin d’augmenter progressivement le débit et la stabilité du réseau. Dans la même lignée, les autorités communiquent sur une nécessité de diversifier les sources d’énergie et d’activer des alternatives comme le chauffage individuel ou les générateurs dans les zones les plus touchées.

Éléments internationaux et sécurité nucléaire
Sur le plan international, des responsables ukrainiens dénoncent des risques inacceptables pour la sécurité nucléaire en Europe et appellent à une réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA. Andrii Sybiha, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a réagi à ces risques en appelant à une action rapide des instances internationales.
Ces attaques ont des répercussions sur l’hiver et sur les efforts humanitaires, mais les autorités assurent que les techniciens restants travailleront pour rétablir l’alimentation dans les villes affectées et minimiser les dégâts pour les services essentiels. L’Ukraine poursuit également ses efforts pour sécuriser des sources d’énergie alternatives et renforcer la résilience du réseau électrique malgré les vagues successives de bombardements.