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La perspective d’un nouveau conflit majeur entre Israël et l’Iran se précise, selon une enquête du New York Times qui relaie les analyses d’experts et de responsables au Moyen‑Orient. Dans un contexte d’effondrement des négociations nucléaires et d’absence de surveillance internationale sur le programme iranien, les préparatifs militaires des deux camps semblent s’intensifier. Des responsables iraniens auraient même indiqué se préparer à une offensive massive de missiles contre Israël.
Préparatifs militaires et menace de missiles
Le journal cite Ali Vaez, directeur du projet Iran au sein de l’International Crisis Group, qui affirme que « les usines de missiles iraniennes travaillent 24 heures sur 24 ». Il rapporte également que des responsables iraniens ont évoqué la possibilité de lancer « 2 000 missiles d’un seul coup » contre Israël lors d’un prochain conflit.
Pour donner un ordre de grandeur, ces mêmes sources rappellent que l’Iran n’avait tiré qu’environ 500 missiles au cours de la dernière confrontation en juin. Les autorités iraniennes chercheraient ainsi, selon la même analyse, à « submerger les défenses israéliennes » en cas d’escalade.
- Usines de missiles en activité continue.
- Capacité évoquée : 2 000 missiles pour une attaque simultanée.
- Objectif déclaré : neutraliser les systèmes défensifs israéliens.
Un paysage nucléaire préoccupant
La fin de l’accord nucléaire de 2015 et le rétablissement des sanctions américaines ont ravivé les inquiétudes sur l’avancée du programme iranien. Le New York Times indique que l’Iran disposerait aujourd’hui d’un stock d’uranium suffisant pour produire environ 11 armes nucléaires, même si le lieu exact de ce stock reste incertain.
Les autorités iraniennes affirment avoir enterré ces réserves sous les décombres suite aux frappes américaines, tandis qu’Israël assure qu’elles ont été déplacées vers des sites secrets. Parallèlement, Téhéran poursuit le développement d’un nouveau site d’enrichissement connu sous le nom de « Pickaxe Mountain » (montagne du Pic), auquel les inspecteurs internationaux se voient refuser l’accès.
Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, a indiqué au Financial Times que la majorité du stock iranien « reste en place », estimé à environ « 400 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 % », un niveau très proche de l’utilisation militaire.
Équilibres régionaux et scénarios d’escalade
Plusieurs analystes estiment que les tensions actuelles rendent une confrontation encore plus probable. Susan Maloney, du Brookings Institution, juge que l’Iran est « plus faible qu’auparavant », mais elle avertit que cette faiblesse pourrait le rendre plus dangereux s’il agit par désespoir.
De son côté, Hisham Hellyer, du Center for American Progress, estime qu’Israël cherche à empêcher l’avancée du programme nucléaire iranien et pourrait recourir à la force si la diplomatie échoue. Selon lui, « les Iraniens se concentrent sur la reconstruction, mais si ils franchissent certaines lignes, Israël frappera à nouveau ».
- Position israélienne : prévenir et, si nécessaire, frapper pour contenir le programme nucléaire.
- Position iranienne : division entre partisans d’une négociation et partisans de la confrontation.
- Facteur américain : les gestes passés de l’administration Trump, dont le retrait de l’accord, compliquent les possibles arrangements.
Divisions internes en Iran et calculs politiques
Le New York Times note l’existence de deux courants au sein des responsables iraniens. Certains souhaiteraient conclure un accord et négocier avec l’administration américaine de l’époque de Donald Trump, au vu de l’impact économique des sanctions et de la pression populaire.
D’autres, en revanche, rejettent toute confiance dans une nouvelle négociation avec Washington et poussent vers la confrontation. Les deux camps considèrent toutefois qu’une nouvelle confrontation avec Israël est inéluctable, d’après les propos cités d’Ali Vaez.
Dans ce contexte, l’Iran amplifierait ses préparatifs pour la « prochaine manche », espérant établir un nouvel équilibre et dissiper l’image de vulnérabilité nationale.
Efforts régionaux pour contenir une escalade
Face à ces risques, plusieurs grandes puissances arabes tentent, selon le reportage, de dissuader l’éclatement d’une guerre régionale. Ces tentatives visent à limiter une contagion qui affecterait gravement la stabilité et l’économie du Moyen‑Orient.
Cependant, l’absence d’accords diplomatiques solides, le manque de contrôle international sur certaines composantes du programme iranien et l’accélération d’une course aux armements rendent la région particulièrement vulnérable.
- Diplomatie régionale active mais fragile.
- Absence de contrôle international effectif sur certaines installations nucléaires.
- Risques d’une escalade rapide et imprévisible.
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Points clés
- Tensions Iran‑Israël accrues et risque d’une nouvelle confrontation militaire.
- Allégations d’une capacité iranienne pouvant porter jusqu’à 2 000 missiles lors d’une attaque massive.
- Préoccupations nucléaires : stocks d’uranium enrichi proches du seuil militaire et refus d’accès à certains sites.
- Divisions au sein des autorités iraniennes entre négociation et confrontation.
- Efforts régionaux pour contenir l’escalade, mais course aux armements persistante.