La lettre secrète datée du 6 avril 2024 et révélée le 9 novembre lors de l’émission C dans l’air met en lumière les avertissements d’un ancien ministre de l’Économie sur le déficit public. Le document appelle à des mesures d’économies et à une rectification des finances, tout en expliquant les marges de manœuvre en période électorale. Des chiffres et des projections accompagnent le texte et nourrissent le débat sur la crédibilité de la France en Europe. Des réactions politiques contrastées ont suivi, reflétant les tensions entre Bercy et les formations sur la gestion budgétaire.
Lettre secrète de Bruno Le Maire à Emmanuel Macron: révélations sur le déficit public
Le courrier, envoyé en avril 2024, a été révélé lors d’un numéro de C dans l’air et publié par plusieurs médias. L’ex‑ministre alerte le président sur l’ampleur du dérapage budgétaire et propose des mesures d’économies présentées comme indispensables à une rectification des finances publiques. Selon les extraits publiés, la lettre formule des objectifs et des limites, rappelant que la dépense et les prélèvements restent élevés. Le document évoque également une feuille de route budgétaire en cas d’échec des réformes.

« Nous ne pouvons pas continuer à nous singulariser par le niveau élevé de notre dépense et de nos prélèvements », alerte-t-il, en indiquant : « La chute des recettes fiscales en 2023 a porté notre déficit pour 2023 à 5,5 % au lieu des 4,9 % attendus. » Et d’ajouter : « L’enjeu est la crédibilité politique de la France en Europe. » « Toute stratégie d’évitement est vouée à l’échec. »
Selon le document, le texte propose notamment de présenter simultanément certains objets d’économies pour éviter des mesures douloureuses après les élections européennes. Il est évoqué que le déficit pourrait être de 4,9 % en 2024, alors que d’autres éléments évoquent 5,4 % du PIB pour l’année, et que la dette excéderait 3 500 milliards d’euros, soit environ 118 % du PIB, selon le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.
Réactions politiques et implications
La révélation a suscité des réactions variées. LFI parle d’une « omission d’État » et Éric Coquerel a déclaré: « Rétrospectivement, ça veut dire que le budget qui était présenté était insincère ». Le RN dénonce un « énorme scandale d’État » et affirme que Macron « savait et a fait dissimuler le dérapage des comptes publics avant les élections ». À gauche, Jean-Christophe Cambadélis a fustigé l’absence de réaction du gouvernement. Le ministre actuel Roland Lescure a indiqué sur France Info n’avoir pas connaissance de la lettre lors des faits, mais se sent responsable.
Selon la couverture des médias, les chiffres varient: certains évoquent 5,4 % du PIB en 2024, d’autres parlent d’environ 5,8 %. Le débat porte aussi sur la transparence et la communication budgétaire à l’approche des échéances électorales. Le contexte rappelle que Bruno Le Maire a quitté son poste en septembre 2024 après la dissolution ratée de juin de la même année.