Près de onze mois après l’attentat au marché de Noël de Magdebourg, le procès de l’auteur présumé, un médecin saoudien islamophobe, s’est ouvert ce lundi dans cette ville de l’est de l’Allemagne. L’audience devrait durer plusieurs mois et compte 150 parties civiles. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, psychiatre de 51 ans arrivé en Allemagne en 2006, est accusé des meurtres commis le 20 décembre 2024 et de tentatives de meurtre dans 338 cas, dont 309 blessés. L’enquête examinera les motivations et les circonstances de l’attaque dans un contexte de débats sur l’immigration et la sécurité.

Magdebourg: ouverture du procès du médecin saoudien lié à l’attentat du marché de Noël
Près de onze mois après l’attaque, le procès s’est ouvert ce lundi dans l’est de l’Allemagne; l’audience, qui devrait durer plusieurs mois, compte environ 150 parties civiles. L’accusé, Taleb Jawad al-Abdulmohsen, est décrit comme un médecin et psychiatre de 51 ans, ayant vécu en Allemagne depuis 2006. Il est accusé des meurtres commis le 20 décembre 2024 sur le marché de Noël de Magdebourg et de tentatives de meurtre dans 338 cas, dont 309 blessés. Selon l’acte d’accusation, il aurait agi pour des raisons politiques et religieuses et aurait affiché sur les réseaux sociaux une hostilité envers l’islam et le gouvernement allemand.
Pendant plus de quatre mois d’audience, la justice tentera d’éclaircir les motivations de l’accusé, qui aurait également brandi au début de l’audience un ordinateur portable affichant la date « septembre 2026 » en signe d’un clin d’œil. L’homme aurait aussi plaidé pour que les conservateurs et les sociaux-démocrates, actuellement au pouvoir dans ce Land, ne soient pas reconduits aux prochaines élections. Arrivé en Allemagne en 2006, il était connu des autorités et avait notamment été condamné à une amende pour menace de crimes. Sur les réseaux sociaux, l’accusé multipliait les déclarations hostiles à l’islam, avec des traces de conspirationnisme d’extrême droite, notamment quant à une prétendue islamisation de l’Europe.
Une sécurité musclée et une percée de l’extrême droite Le procès se penchera aussi sur les failles du dispositif de sécurité autour du marché de Noël, pourtant renforcé en Allemagne depuis l’attentat islamiste de décembre 2016 à Berlin. En 2025, quelques villes ont décidé d’annuler cette tradition en raison du coût de ces mesures. À Berlin, des blocs de bétons ont déjà été installés autour de plusieurs sites devant accueillir ces marchés, afin d’en bloquer le passage à des véhicules. Lundi, la maire de Magdebourg, Simone Borris, a annoncé que les autorités avaient interdit la tenue du marché de Noël de la ville, prévu le 20 novembre. Le drame de Magdebourg avait accru la pression sur le chancelier social-démocrate d’alors, Olaf Scholz, à un moment où l’Allemagne se trouvait en état d’alerte et en pleine campagne électorale. Le parti d’extrême droite AfD en a profité politiquement, décrochant une deuxième place historique aux législatives de février.
Réactions et enjeux s’inscrivent aussi dans le cadre du droit et de la sécurité publique, rappelant les questions que soulève l’islamophobie et les extrêmes en politique européenne.