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Tunisie : 17 ONG suspendues, la société civile lance une alerte

by Sara
Tunisie

Des organisations de la société civile en Tunisie lancent une alerte après l’annonce par les autorités de la suspension temporaire des activités de plusieurs associations. Cette nouvelle vague de mesures, dénoncée comme une attaque contre les voix critiques, a suscité l’inquiétude des défenseurs des droits humains et des journalistes. Le terme « suspension ONG Tunisie » revient dans les débats publics et médiatiques alors que la répression semble s’accentuer.

Une série de suspensions temporaires

La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme a qualifié ces décisions de politique visant à « éliminer la société civile » et à « restreindre les voix libres et critiques ». Le président de la Ligue, Bassam Trifi, a précisé lors d’une conférence de presse que ces mesures ne visaient pas des partis politiques d’opposition, mais des associations qui viennent en aide là où l’État peine à intervenir.

Un journaliste de l’Agence France-Presse, qui a demandé l’anonymat, a indiqué que pas moins de 17 ONG avaient reçu des décisions de suspension d’activité d’une durée d’un mois au cours des derniers mois.

Organisations touchées

Parmi les structures concernées figurent des acteurs reconnus de la société civile tunisienne. Les annonces ont visé tant des forums de défense des droits économiques et sociaux que des associations de femmes ou des bureaux d’organisations internationales.

  • Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
  • L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).
  • Le bureau tunisien de l’Organisation mondiale contre la torture, dont les activités ont été suspendues par la suite.
  • Des médias en ligne, notamment Inkyfada et Nawaat, dont les activités ont été temporairement interrompues selon le syndicat national des journalistes tunisiens.

Réactions de la société civile

Les organisations de défense des droits humains expriment leur peur que ces suspensions ne précèdent des mesures plus radicales, telles que la dissolution définitive d’associations. Elles dénoncent un climat de harcèlement institutionnel qui fragilise le tissu associatif et limite l’accès à l’aide et à l’information pour des publics vulnérables.

Ces voix appellent à la vigilance nationale et internationale face à ce qu’elles considèrent comme une érosion progressive des libertés civiles.

Pression accrue sur la presse

Le syndicat national des journalistes tunisiens a souligné que la suspension de médias en ligne s’inscrit dans un contexte préoccupant pour la liberté de la presse. Le président du syndicat, Ziad Debbar, a évoqué « une propagation massive d’un discours de haine contre les opposants » et estimé que certaines lignes éditoriales dérangeaient l’autorité publique.

Le syndicat avait déjà alerté le mois précédent sur « une hausse de la censure » et « un niveau inédit de menaces » contre les journalistes en Tunisie.

Contexte politique et accusations récurrentes

Depuis la prise de pouvoirs du président Kais Saied en juillet 2021, les ONG et opposants politiques dénoncent un recul des libertés civiles. Plusieurs opposants ont été emprisonnés, certains accusés de « diffusion de fausses nouvelles » ou de « complot contre la sécurité de l’État ».

Le financement des associations reste un sujet de controverse en Tunisie depuis la révolution de 2011. Le président Saied n’a cessé d’accuser certaines organisations de percevoir des « sommes faramineuses de l’étranger » et de poursuivre des « objectifs politiques évidents ».

Manifestations et mobilisation

Manifestation de journalistes devant le palais du gouvernement à Tunis

Des manifestations et des rassemblements ont déjà eu lieu, notamment des actions de journalistes devant le palais du gouvernement à Tunis, témoignant d’une forte mobilisation contre ce qu’ils perçoivent comme une atteinte à la liberté d’expression.

La communauté associative appelle à la protection des espaces d’action citoyenne afin de préserver la pluralité des voix dans le pays.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/11/12/%d8%ad%d9%82%d9%88%d9%82%d9%8a%d9%88-%d8%aa%d9%88%d9%86%d8%b3-%d9%8a%d8%b7%d9%84%d9%82%d9%88%d9%86-%d8%b5%d8%b1%d8%ae%d8%a9-%d9%81%d8%b2%d8%b9-%d8%a8%d8%b9%d8%af-%d8%aa%d8%b9%d9%84%d9%8a%d9%82

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