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Des milliers de déplacés du Nil Bleu vivent une crise humanitaire aiguë dans le sud-est du Soudan, conséquence des affrontements armés persistants entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF). Les retours de réfugiés depuis le Soudan du Sud s’ajoutent à la pression et montrent l’ampleur des besoins non satisfaits.
Témoignages de déplacement et perte des biens
De nombreux déplacés racontent avoir fui des zones ravagées par les combats. Faiza, une déplacée rencontrée sur place, explique qu’elle se sent en sécurité auprès de sa famille, mais qu’elle a perdu tout espoir de revenir dans sa région d’origine.
Elle décrit des maisons pillées et détruites après leur départ. Parmi les biens volés ou perdus figurent la nourriture et les lits, ce qui rend tout retour impossible à court terme.
- Perte des habitations et des biens personnels.
- Absence de ressources de base (alimentation, literie).
- Incertitude quant à la sécurisation des zones d’origine.
Conditions de vie précaires dans les camps
Les conditions matérielles des déplacés sont très vulnérables, en particulier pour les enfants. Les tentes n’offrent ni protection suffisante contre la chaleur ni isolation face aux froids intenses.
La saison des pluies aggrave encore la situation en rendant les abris insalubres et en accroissant les risques sanitaires. L’accès à l’eau potable et à des soins de santé reste limité.
- Tentes inadéquates face aux intempéries.
- Manque d’eau potable et de nourriture.
- Vulnérabilité accrue des enfants et des personnes âgées.
Rapatriés depuis le Soudan du Sud : retour sans moyens
Des milliers de personnes de retour après plus de dix ans d’exil vivent des conditions de grande précarité. Musa, résident d’un camp de rapatriés, a décrit à Al Jazeera l’épuisement et le dénuement de ces familles.
Musa explique : « Nous sommes dans une situation très mauvaise. Nous sommes revenus d’un long exil, fatigués, et il n’y a rien. Les enfants sont sans vêtements, il n’y a ni nourriture ni eau. » Ces propos illustrent l’urgence des besoins.
- Rapatriement sans dispositif d’accueil durable.
- Insuffisance des services de base pour les familles de retour.
- Appels répétés aux autorités et aux organisations humanitaires.
Élargissement des besoins et réponses insuffisantes
Les autorités soudanaises reconnaissent que résoudre la crise nécessite des efforts coordonnés impliquant partenaires internationaux et organisations locales.
Shihab al-Din Youssef Ahmed, directeur général du ministère de la Protection et du Développement social, affirme que malgré les interventions de l’État, de la société civile et des partenaires, un important déficit persiste. La demande d’assistance s’est accrue avec le temps.
La situation s’est aggravée après la prise de la ville d’El Fasher par les Forces de soutien rapide fin octobre, épisode au cours duquel des organisations locales et internationales ont signalé des exactions contre des civils.
- Estimations onusiennes : plus de 10 millions de déplacés depuis le début du conflit.
- Chiffres officiels soudanais : environ 57 000 personnes ont été déplacées depuis des régions comme la Kordofan et d’autres zones vers la région nord.
Besoin d’une mobilisation renforcée
La situation des déplacés du Nil Bleu illustre la nécessité d’une réponse humanitaire renforcée et coordonnée. Les acteurs sur le terrain demandent des approvisionnements d’urgence, des abris résistants et un soutien sanitaire et psychologique.
Les autorités locales et les organisations humanitaires sont appelées à intensifier leurs actions pour réduire l’écart entre les besoins et l’aide disponible, et pour garantir la protection des civils vulnérables.
- Renforcement des distributions alimentaires et d’eau potable.
- Installation d’abris adaptés et résistants aux intempéries.
- Accès accru aux soins de santé et à l’assistance psychosociale.