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Les autorités militaires américaines ont confirmé que quatre personnes ont été tuées lors d’une frappe contre un bateau en eaux internationales dans les Caraïbes, la 20e attaque signalée contre des navires dans les Caraïbes et le Pacifique. L’opération, présentée par le commandement sud des États-Unis comme une action contre un navire « trafficking narcotics », ravive les inquiétudes régionales et les débats sur une possible intervention plus large en Amérique latine, notamment contre le Venezuela.
Détails de la frappe et déclaration du Southern Command
Le Southern Command des États-Unis a indiqué dans un message publié sur X que la frappe, effectuée lundi, avait été autorisée par le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Le communiqué affirme que le bateau était impliqué dans le trafic de stupéfiants, sans fournir de preuves publiques à l’appui.
Le commandement a publié un court extrait vidéo montrant une vue aérienne du bateau naviguant dans les Caraïbes avant d’être touché et d’exploser en boule de feu. Des experts en droit international et en droits humains estiment que de telles attaques peuvent constituer des exécutions extrajudiciaires, même lorsque les personnes visées sont suspectées de trafic de drogue.
Selon les bilans cités par les médias, l’administration Trump aurait ordonné au moins 20 frappes militaires ces derniers mois contre des navires suspects dans les Caraïbes et au large des côtes pacifiques de l’Amérique latine, faisant environ 80 morts.
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« Operation Southern Spear » et escalade militaire
L’agence Reuters a rapporté que des responsables de haut rang de l’administration Trump se sont réunis à la Maison Blanche à plusieurs reprises cette semaine pour examiner des options d’action militaire potentielle contre le Venezuela. Ces réunions interviennent alors que les États-Unis renforcent significativement leur présence militaire dans la région.
Le Pentagone a annoncé l’arrivée du groupe aéronaval Gerald R. Ford dans les Caraïbes, avec au moins 4 000 marins et des dizaines d’appareils tactiques à bord. Au total, près de 12 000 marins et Marines américains seraient actuellement déployés dans la région.
Le secrétaire Hegseth a officiellement désigné ce déploiement « Operation Southern Spear ». Sous la Constitution américaine, le Congrès détient le pouvoir exclusif de déclarer la guerre, mais le président Trump a déclaré qu’il ne « demanderait pas nécessairement une déclaration de guerre » pour poursuivre des opérations visant des trafiquants présumés.
Un sondage Reuters/Ipsos récemment publié montre que l’escalade militaire en Amérique du Sud n’est pas soutenue par la majorité de l’opinion publique américaine : seulement 29 % des personnes interrogées approuvent les exécutions extrajudiciaires de trafiquants présumés, et 21 % soutiennent une intervention militaire au Venezuela.
Réactions régionales et menaces pour la « zone de paix »
Plusieurs dirigeants d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud ont condamné les frappes et le renforcement militaire des États-Unis, estimant qu’ils violent une déclaration de 2014 désignant la région comme « Zone de paix ». Cette déclaration avait été signée à La Havane par la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC), dont les États-Unis ne font pas partie.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a qualifié le déploiement américain d’« acte de provocation qui menace l’autodétermination de nos peuples », selon la chaîne vénézuélienne Telesur.
Les présidents brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et colombien Gustavo Petro ont également critiqué les frappes. Le président vénézuélien Nicolás Maduro a accusé l’administration Trump de « fabriquer une nouvelle guerre éternelle » contre la région et a annoncé que son pays avait préparé un « déploiement massif » de forces en cas d’attaque américaine.
Ces tensions accentuent les divisions diplomatiques en Amérique latine et posent la question du respect du droit international face à des opérations militaires transfrontalières visant des navires suspects.