À Belém, au Brésil, des milliers de manifestants ont pris les rues pour faire pression sur les négociateurs de la COP30 et exiger des actions concrètes contre les énergies fossiles. Des leaders indigènes, dont Txai Surui et Benedito Huni Kuin, appellent à ce que les promesses tenues et les droits territoriaux soient au cœur des discussions climatiques. Le rassemblement s’inscrit dans un contexte de tensions autour des terres et de la sauvegarde de l’Amazonie, à quelques jours de la clôture de la conférence.

Des milliers de manifestants à Belém pour faire pression sur les négociateurs de la COP30
Des milliers de militants, certains en tenue traditionnelle, ont marché ce samedi 15 novembre à Belém, au Brésil, pour « faire pression » sur les négociateurs de la COP30 réunis dans cette ville d’Amazonie brésilienne et réclamer une vraie action pour le climat et contre les énergies fossiles.
« On est ici pour essayer de faire pression », justifie Txai Surui, 28 ans, l’une des leaders indigènes les plus en vue du Brésil.
« Nous sommes venus ici pour défendre le climat. Aujourd’hui, nous vivons un massacre avec notre forêt qui est en train d’être détruite. Nous voulons faire entendre notre voix depuis l’Amazonie et exiger des résultats », précise Benedito Huni Kuin, 50 ans, du peuple indigène Huni Kuin, vivant dans l’ouest du Brésil.
Certains ont déployé un grand drapeau brésilien jaune et vert sur lequel est écrit : « Amazonie protégée ».
Plus loin, des funérailles symboliques sont organisées en l’honneur des énergies fossiles. Autour de trois cercueils frappés des mots « charbon », « pétrole » et « gaz », des manifestantes fardées et vêtues de noir jouent les veuves éplorées.
La « marche mondiale pour le climat » traverse la dense ville de 1,4 million d’habitants sur environ 4,5 kilomètres. Elle doit s’arrêter à quelques pâtés de maisons du site de la COP30, protégé samedi par des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés. Pour la première fois depuis la COP26 à Glasgow en 2021, la société civile mondiale peut s’exprimer samedi sans crainte d’arrestations arbitraires.
Les trois dernières conférences climatiques de l’Onu s’étant déroulées dans des pays – Égypte, Émirats arabes unis et Azerbaïdjan – où aucune ONG ne jugeait sûr de manifester en dehors du site de la conférence, qui est protégé et régi par les Nations unies.
« Chouette antidote » Dans la foule, une demande est revenue avec insistance, comme précédemment dans la semaine : que les communautés indigènes brésiliennes aient davantage voix au chapitre dans les discussions. Vendredi, des protestataires autochtones avaient réussi à arracher des réunions avec des responsables brésiliens pour évoquer leurs revendications, comme la démarcation de leurs terres. Tyrone Scott, de War on Want, regrette que « des voix aient été exclues du processus » de négociation, mais se réjouit : la manifestation de samedi est « un chouette antidote à la monotonie et à la stérilité de l’intérieur de la COP ». En attendant, les tractations sont laborieuses et chacun semble camper sur ses positions en attendant l’arrivée des ministres lundi 17 novembre, qui devront trouver un consensus réunissant près de 200 pays d’ici la fin de la conférence, le 21 novembre.
Des voix indigènes réclament davantage de voix dans les négociations
Tyrone Scott, Britannique de 34 ans et membre de War on Want, a estimé que « des voix aient été exclues du processus » de négociation, et que la mobilisation de Belém est un élément qui peut influencer le cours des pourparlers.
Les tractations restent laborieuses, et l’arrivée des ministres lundi 17 novembre est largement attendue afin de tenter de réunir près de 200 pays d’ici la fin de la conférence, le 21 novembre. L’absence des États-Unis de Donald Trump demeure une donnée majeure des discussions et la question des droits des peuples autochtones et de la démarcation des terres demeure au cœur des débats.